Maisonau bord de la voie ferrĂ©e. Maison au bord de la voie ferrĂ©e ( House by the Railroad en anglais) est un tableau de l'artiste amĂ©ricain Edward Hopper rĂ©alisĂ© en 1925. Il s'agit du premier succĂšs artistique et commercial du peintre [ 1]. Le tableau est exposĂ© au MoMa Ă  New-York [ 2]. Dansla maison d'Edward Hopper « Maison au bord de la voie ferrĂ©e » (1925) est considĂ©rĂ©e comme l’un de ses meilleurs tableaux. La voie ferrĂ©e au premier plan coupe la maison, la bĂątisse est le vestige d’un temps rĂ©volu, deux Ă©poques s’affrontent ! LesenvoĂ»tantes images d’Edward Hopper. PubliĂ© en mai 2012. Par Michel AndrĂ©. Un snack-bar, la nuit, au coin de deux rues formant un angle aigu, totalement dĂ©sertes. Deux immenses vitres se rejoignant en une pointe arrondie et la lumiĂšre crue de l’éclairage au nĂ©on qui tombe du plafond lui donnent l’air d’un aquarium triangulaire. PhotoĂ  propos Paysage de riziĂšres Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la voie ferrĂ©e semble magnifique. Image du zones, marais, vert - 252220181. Paysage De RiziĂšres Au Bord De La Voie FerrĂ©e Image stock - Image du zones, marais: 252220181. Photos Stock ; Éditorial; Illustrations; VidĂ©os; Audio; Photos Gratuites; Inscrivez-vous GRATUITEMENT ou Se connecter. Se connecter Inscrivez-vous 35Maisons Ă  partir de 120 000 €. Consultez les meilleures offres pour votre recherche maison bord voie ferree. Modulables lumineuse (sudest) ceinture du lac bon a savoir: bord de voie ferree chauffage. Entre lac et centreville. Decouvrez cette belle maison atypique sur un terrain. Achat / vente ma . Immobilier. Immobilier 5 866 263 annonces. Voiture 768 293 annonces. Emploi 1 EdwardHopper, peintre philosophique. Le Grand Palais, Ă  Paris, consacre une exposition exceptionnelle . au peintre amĂ©ricain . de la solitude . assumĂ©e. People in dp356r. Quiz 1 Trouver le tableau avec tous les indices Record en 12,55s par mmathieu hopper edward autoportrai... 1882-1967, peintre et graveur. Edward Hopper Ă©tudie Ă  New York, oĂč il se forme au mĂ©tier d'illustrateur dans la New York School of Illustrating, puis entre au New York School of Art en 1900. Il sĂ©journe plusieurs fois en France et visite plusieurs pays d'Europe, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Allemagne et la Belgique. Hopper se familiarise avec les oeuvres des maĂźtres du Vieux Continent et produit une trentaine d'oeuvres, essentiellement sur Paris. En 1908, l'artiste s'installe dĂ©finitivement Ă  New York oĂč il travaille comme dessinateur publicitaire puis comme illustrateur, un mĂ©tier qu'il n'apprĂ©cie pas. En 1915, il rĂ©alise ses premiĂšres, eaux-fortes et se fait connaĂźtre par les critiques d'art dans une exposition au Mac Dowell Club. En 1920, il a du succĂšs avec sa premiĂšre exposition personnelle au Whitney Studio Club. En 1925, Hopper achĂšve sa cĂ©lĂšbre toile nommĂ©e, Maison au bord de la voie ferrĂ©e, qui est considĂ©rĂ©e comme l'un de ses meilleurs tableaux. L'oeuvre entre dans les collections du Museum of Modern Art dĂšs l'annĂ©e 1930. L'annĂ©e 1933, est marquĂ©e par la premiĂšre rĂ©trospective de l'oeuvre de Hopper au Museum of Modern Art de New York. En 1939, le peintre fait partie du jury du Carnegie Institute, avant d'ĂȘtre Ă©lu membre du National Institute of Arts and Letters en 1945. En 1952, Hopper expose Ă  la Biennale de Venise aux cĂŽtĂ©s de deux autres concitoyens. L'annĂ©e suivante, il reçoit le titre de Doctor of Fine Arts » de l'Art Institute of Chicago. PremiĂšre Ă©dition le 17 juin 2010 Par Sarah Mise Ă  jour le 14 fĂ©vrier 2012 Par Sarah Contenu sous copyright © 2010 - 2022, toutes reproduction strictement interdites sans autorisation Ă©crite du site l'univers des arts. Toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne a croire dire. Beaumarchais UNIPOP HISTOIRE 17/35 16h ADIEU BONAPARTE DE YOUSSEF CHAHINE ÉGYPTE/FRANCE 1985 1H55 AVEC MICHEL PICCOLI
 Avide de puissance et de gloire, Bonaparte entame la campagne d’Égypte. Loin de ces prĂ©occupations guerriĂšres, le gĂ©nĂ©ral Caffarelli part Ă  la dĂ©couverte de ce pays et de son Ăąme
 Sous l’apparence d’une fresque historique, Youssef Chahine livre le portrait intime d’un gĂ©nĂ©ral amoureux des sciences et du peuple Ă©gyptien. 18h30 LE COURS ÉGYPTOLOGIE, ÉGYPTOMANIE, ÉGYPTOFOLIE, par Claude Aziza, historien L’INTERVENANT Cf. biographie de Claude Aziza dans la partie Unipop littĂ©rature, art et cinĂ©ma, p. 79. COURS PRÉCÉDENTS NĂ©ron, le mal-aimĂ© de l’histoire ; Rome par ses historiens ; Le peplum, un mauvais genre ; Pompéï ou le volcan providentiel ; Les procĂšs de JĂ©sus. LE COURS Pyramides, sphinx et obĂ©lisques ja- lonnent la voie de ceux que le mystĂšre des pha- raons fascine et qui cherchent chez Isis le secret de la sagesse. L’Égypte rend fous ceux qu’elle veut perdre
 dans les dĂ©lices de l’égyptomanie. Mais entre l’égyptophilie et l’égyptomanie, il y la distance qui sĂ©pare le voyageur des XVIIe et XVIIIe siĂšcles, friand d’orientalisme, du savant du siĂšcle suivant, qui vient de crĂ©er une science nouvelle l’égyptologie. Autrement dit, l’égyptomanie est fille de l’amour Ă©gyptophilie et de la science Ă©gypto- logie. Quant Ă  l’égyptofolie
 20h30 AÏDA DE CLEMENTE FRACASSI ITALIE 1953 1H40 AVEC SOPHIA LOREN
 AĂŻda, princesse Ă©thiopienne, est l’esclave de la fille du pharaon. Toutes deux se disputent le cƓur de RadamĂšs, chef suprĂȘme des armĂ©es chargĂ© de repousser les troupes Ă©thiopiennes marchant sur l’Égypte
 Dans cette adaptation du cĂ©lĂšbre opĂ©ra de Verdi, la prestation de Sophia Loren, doublĂ©e pour les parties chantĂ©es et teinte en noir pour incarner AĂŻda, fut saluĂ©e par la critique. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP ARTS, LITTÉRATURE & CINÉMA 13 16h30 et 20h30 SHIRLEY, UN VOYAGE DANS LA PEINTURE D’EDWARD HOPPER DE GUSTAV DEUTSCH AUTRICHE 2013 1H33 AVEC STEPHANIE CUMMING, CHRISTOPHE BACH
 InspirĂ©e par JosĂ©phine, la femme d’Edward Hopper, Shirley fait le rĂ©cit de cette AmĂ©rique de la Grande DĂ©pression jusqu’à l’aprĂšs-guerre. À travers treize tableaux du peintre amĂ©ricain, ce film anime la vie des États- Unis de l’époque, son contexte social, culturel, et l’atmosphĂšre de solitude et de mĂ©lancolie peints par Edward Hopper. Entre peinture et cinĂ©ma, fixitĂ© et mouvement, les images rĂ©vĂšlent l’étrange et l’anodin, l’énigmatique du quotidien. L’entreprise osĂ©e de Gustav Deutsch met aussi en Ă©vidence la proximitĂ© entre le cinĂ©ma et la peinture, deux arts qui ont en partage la lumiĂšre. Et une fois de plus, on constate le lien et l’influence mutuels, Ă©vidents dĂ©sormais, entre l’Ɠuvre d’Edward Hopper et le cinĂ©ma. 18h30 EDWARD HOPPER, par Jean-Loup Bourget, professeur Ă©mĂ©rite d’études cinĂ©matographiques, critique Ă  la revue Positif. L’INTERVENANT Professeur Ă©mĂ©rite d’études cinĂ©matographiques, Jean-Loup Bourget est aus- si critique pour la revue Positif. Il s’intĂ©resse Ă  la culture amĂ©ricaine et plus particuliĂšrement Ă  son cinĂ©ma. Il a notamment travaillĂ© sur les cinĂ©astes europĂ©ens installĂ©s Ă  Hollywood. Il est l’auteur d’ouvrages de rĂ©fĂ©rence tels que Hollywood, la norme et la marge Ă©d. Armand Colin. LE COURS Edward Hopper 1882-1967 est l’auteur de tableaux devenus des icĂŽnes de l’AmĂ©rique, La Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », Nighthawks » ou New York Movie ». De ces toiles, paysages urbains ou scĂšnes d’intĂ©rieur, Ă©mane souvent une impression de mĂ©lancolie, voire d’aliĂ©nation. Avant de connaĂźtre la notoriĂ©tĂ©, Hopper a sĂ©journĂ© Ă  Pa- ris, gagnĂ© sa vie comme illustrateur, pratiquĂ© la gravure
 Ses maĂźtres sont Robert Henri et John Sloan, des peintres rĂ©alistes. Il se tient Ă  l’écart des avant-gardes en 1953, il signe une pĂ©tition contre la trop grande place accordĂ©e Ă  l’abstraction, mais il n’est pas non plus un peintre engagĂ©, et dĂ©nie toute signification sociale Ă  son Ɠuvre. Il s’inscrit avant tout dans une tradition les artistes qu’il ad- mire le plus sont Rembrandt, le graveur Meryon et Degas. Sa gloire, surtout posthume, est attestĂ©e par l’hommage de nombreux cinĂ©astes. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE SÉANCE ANIMÉE DRÔLES DE PETITES BÊTES de Arnaud Bouron, Antoon Krings France 2017 1h28 VF Avec Kev Adams, Virginie Efira, Emmanuel Curtil Lorsqu’Apollon, un grillon baladin au grand cƓur, arrive au village des petites bĂȘtes, il ne tarde pas Ă  perturber la vie du Royaume tout entier
 PiĂ©gĂ© par la cousine de la Reine Marguerite, la jalouse et diabolique Huguette, Apollon est accusĂ© d’avoir enlevĂ© la souveraine, semant la panique dans la ruche
 Marguerite est en rĂ©alitĂ© captive des Nuisibles, complices d’Huguette qui en profite pour s’emparer du trĂŽne ! Apollon le Grillon, aidĂ© de Mireille l’Abeille, Loulou le Pou et ses nouveaux amis, se lance alors dans une pĂ©rilleuse mission de sauvetage.
 suivi d’un activitĂ© DĂ©corations de NoĂ«l inscription indispensable Ă  l’atelier 05 56 46 39 39 ou Ă  la caisse du cinĂ©ma Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE OPÉRA LA BOHÈME LA BOHÈME de Claus Guth GENRE OPÉRA DE GIACOMO PUCCINI – OPÉRA BASTILLE Italie 2017 2h35 Vostf Avec MimĂŹ Sonya Yoncheva, Musetta Aida Garifullina, RodolfoAtallaAyan,Marcello ArturRuciƄski Puccini nous livre une histoire d’amour bouleversante et quelques-unes de ses plus belles pages d’opĂ©ra. La mise en scĂšne de cette production est confiĂ©e Ă  Claus Guth qui situe le drame dans un futur sans espoir oĂč l’amour et l’art de- viennent la derniĂšre transcendance. Est-ce parce que Murger avait lui-mĂȘme connu cette existence au cours de sa jeunesse ? Nul autre que lui ne sut dĂ©crire avec plus de justesse, dans ses ScĂšnes de la vie de bohĂšme, ces artistes fauchĂ©s, crĂšve‑la‑faim, prĂȘts Ă  brĂ»ler un manuscrit contre un peu de feu mais qui rĂȘvaient une autre vie Ă  l’ñge de la bourgeoisie matĂ©rialiste triomphante. En s’emparant de ces scĂšnes, Puccini nous livre, Ă  travers la relation du poĂšte Rodolfo et de la fragile Mimi, une histoire d’amour bouleversante et quelques-unes de ses plus belles pages d’opĂ©ra. La mise en scĂšne de cette nouvelle production est confiĂ©e Ă  Claus Guth qui situe le drame dans un futur sans espoir oĂč l’amour et l’art deviennent la derniĂšre transcendance. PLACES À L’UNITÉ â€ș 18 € ABONNEMENT â€ș 48 € LES 4 PLACES Carte non nominative, valable pour une saison, en vente Ă  la caisse du cinĂ©ma. Programme de la saison disponible sur Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP HISTOIRE 16 16h15 & 20h30 DE GAULLE, LE DERNIER ROI DE FRANCE DE PATRICK ROTMAN FRANCE 2017 1H45 Chez Charles de Gaulle, tout rappelle les gestes d’un souverain sa haute taille, son style, son rapport avec le peuple
 Une autre Ă©poque, que raconte le documentariste Patrick Rotman C’est le contact presque mystique, charnel, entre le roi et ses sujets », explique-t-il. Coutumier du documentaire politique dont François Mitterrand ou le roman du pouvoir ou le double portrait consacrĂ© Ă  Jacques Chirac, le rĂ©alisateur livre une chronique historique minutieuse, entiĂšrement rĂ©alisĂ©e Ă  partir d’images d’archives. Il revient sur la personnalitĂ© du gĂ©nĂ©ral, homme cultivĂ©, brillant et ayant une haute idĂ©e de sa fonction, mais aussi sur les grands Ă©vĂ©nements jalonnant ses deux mandats, comme le putsch des gĂ©nĂ©raux, la rĂ©conciliation franco-allemande ou mai 68, replacĂ©s dans le contexte d’une Ă©poque oĂč le monde Ă©tait en pleine mutation. LA TÉLÉVISION SOUS DE GAULLE ET SOUS CONTRÔLE 1958-69, par Aude Vassallo L’INTERVENANTE Auteure de La TĂ©lĂ©vision sous de Gaulle, le contrĂŽle gouvernemental de l’infor- mation De Boeck-Ina, 2005, Aude Vassallo a Ă©tĂ© conseillĂšre historique auprĂšs de la Fondation Charles de Gaulle Historial aux Invalides, commĂ©- moration du 70e anniversaire de l’Appel du 18 juin, site De Gaulle, parole publique », etc.. Elle collabore aujourd’hui Ă  des productions audiovisuelles en tant que documentaliste auprĂšs d’Yves Jeu- land, GrĂ©gory Magne, Karel Prokov, etc. ou, plus rĂ©cemment, comme co-auteure de documentaire avec Serge Moati. LE COURS Censures, propagande, commandes d’émissions la tĂ©lĂ©vision des annĂ©es de Gaulle est dominĂ©e par le pouvoir. Et c’est par le biais d’un ministĂšre aujourd’hui disparu — celui de l’Information — que le gouvernement affirme son autoritĂ© ; ses objectifs rĂ©former l’ORTF et porter la bonne parole du pouvoir. Mais vouloir contrĂŽler la tĂ©lĂ©vision, ses programmes et ses informations ne s’improvise pas de quelle façon ce ministĂšre s’y prend-il pour inculquer au grand public citoyen la politique de la grandeur » poursuivie par le gĂ©- nĂ©ral de Gaulle ? Que fait-il pour Ă©touffer les oppositions ? Et surtout, y parvient-il ? Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE AVANT-PREMIÈRE JUSQU’À LA GARDE de Xavier Legrand France 2017 1h33 VF Avec Denis MĂ©nochet, LĂ©a Drucker, Mathilde Auneveux Le couple Besson divorce. Pour protĂ©ger son fils d’un pĂšre qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagĂ©e au pĂšre qu’elle considĂšre bafouĂ©. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empĂȘcher que le pire n’arrive. PrimĂ© Ă  Venise et Ă  St Jean de Luz, Jusqu’à la garde est un vrai-faux premier long mĂ©trage puisque le rĂ©alisateur Xavier Legrand y reprend le dispositif narratif de son premier film court, Avant que de tout perdre – avec LĂ©a Drucker – dont le succĂšs en 2014 avait Ă©tĂ© retentissant Oscars, CĂ©sar, festival de Clermont-Ferrand
. Les problĂ©matiques de la violence conjugale Ă©taient dĂ©jĂ  au cƓur d’un rĂ©cit immersif. La version longue » gagne en subtilitĂ©, Ă  l’image de son titre au double sens vĂ©nĂ©neux. Jusqu’à la garde s’ouvre en une sĂ©quence pleinement fondatrice l’audition du couple devant la juge des affaires fa- miliales pour dĂ©cider de la garde de leur fils. Non seulement cette sĂ©quence oriente le scĂ©nario et sa cohorte de pĂ©ripĂ©ties, mais elle donne aussi le ton du film avec ses partis pris de mise en scĂšne qui crĂ©ent la tension. FilmĂ©e dans l’intensitĂ© de sa durĂ©e, cette scĂšne installe le spectateur Ă  la place de la juge, le confronte Ă  ses doutes et Ă  la parcellaritĂ© de son point de vue. La suite du film est Ă  l’avenant sidĂ©rant, inconfortable, effrayant. Xavier Legrand avoue ses aspirations, de Kramer contre Kramer Ă  Shining, en passant par La Nuit du chasseur. Pour autant, nul cinĂ©ma de genre ici, mĂȘme si certaines scĂšnes sont Ă©prouvantes pour les nerfs. Le travail sur le son en particulier est anxiogĂšne la dramaturgie sonore est aussi soignĂ©e que certains plan-sĂ©quences et les co- mĂ©diens sont tous parfaits, malgrĂ© des partitions mutiques difficiles Ă  tenir. Jusqu’à la garde appuie courageusement lĂ  oĂč ça fait mal, en un point nĂ©vralgique entre conju- galitĂ© et parentalitĂ©. Un film dont la vision est aussi glaçante qu’illuminante. ⎄ NICOLAS MILESI Une soirĂ©e organisĂ©e en partenariat avec Le Club Soroptimist de Bordeaux et La Maison de Simone. Tarif unique â€ș 10 €. RĂ©servez Places en vente le soir mĂȘme auprĂšs du Club Soroptimist de Bordeaux, dans le hall du cinĂ©ma. Les bĂ©nĂ©fices de la soirĂ©e seront reversĂ©s Ă  l’association La Maison de Simone. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP ARTS, LITTÉRATURE & CINÉMA 12 16h15 PÉCHÉ MORTEL DE JOHN M. STAHL ÉTATS-UNIS 1945 1H50 AVEC GENE TIERNEY
 Ellen Berent et Richard Harland se rencontrent dans un train et tombent amoureux. Ils se marient et s’installent dans un chalet au bord d’un lac. Mais Ellen est folle de jalousie
 Gene Tierney campe une des femmes fatales les plus vĂ©nĂ©neuses du cinĂ©ma, dans ce mĂ©lodrame en Technicolor aux airs de film noir. 18h30 HOLLYWOOD, LA CITÉ DES FEMMES par Antoine Sire L’INTERVENANT Écrivain et cadre dans la com- munication, Antoine Sire est aussi un cinĂ©phile. Il a frĂ©quentĂ© l’Action Christine et le Mac-Mahon, et fut un adepte du CinĂ©ma de minuit animĂ© par Patrick Brion. Il a Ă©crit sur le cinĂ©ma et est passĂ© de l’autre cĂŽtĂ© de l’écran Ă  une occasion, aux cĂŽ- tĂ©s de Jean-Louis Trintignant dans Un homme et une femme de Claude Lelouch. ÉpaulĂ© par Thierry FrĂ©maux, il s’est lancĂ© dans l’écriture du trĂšs bel ouvrage Hollywood, la CitĂ© des femmes Ă©ditions LumiĂšre/Actes Sud, 2017. LE COURS L’ñge d’or d’Hollywood 1930-1955 Ă©tait dominĂ© par les hommes. Quelques producteurs dĂ©cidaient de tout, y compris du nom des actrices et de leur couleur de cheveux. Pourtant Katharine Hepburn, Bette Davis, Vivien Leigh, Lauren Bacall, Rita Hayworth, Barbara Stanwyck, Joan Fontaine, Gene Tierney et bien d’autres stars fĂ©minines ont rĂ©ussi Ă  Ă©chapper aux stĂ©rĂ©otypes et mĂȘme Ă  faire changer le regard de la sociĂ©tĂ© sur les femmes, malgrĂ© une censure draconienne. Si les produc- teurs capitalisaient sur le glamour », la qualitĂ© des films repose aussi sur le travail acharnĂ© de ces actrices, qui luttaient sans cesse pour obtenir des rĂŽles Ă  la hauteur de leur talent, qu’il s’agisse de drames, de comĂ©dies ou de films d’aventure. 20h30 LETTRE D’UNE INCONNUE DE MAX OPHÜLS ÉTATS-UNIS 1948 1H26 AVEC JOAN FONTAINE, LOUIS JOURDAN
 Un pianiste vieillissant reçoit une lettre d’une jeune femme inconnue, qui lui retrace l’amour qu’elle Ă©prouve secrĂštement pour lui depuis l’enfance
 Un des meilleurs rĂŽles de Joan Fontaine habituĂ©e des personnages d’ingĂ©nues, sublimĂ©e par la mise en scĂšne virtuose d’OphĂŒls. Le film fut pourtant un terrible Ă©chec commercial Ă  sa sortie. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE LA P’TITE UNIPOP 4 LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA de Robert Wise GENRE SF USA 1952 1h32 Vostf Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe Une soucoupe volante se pose sur Terre, susci- tant l’effroi et la curiositĂ©. À son bord se trouve Klaatu, Ă©missaire d’une race extraterrestre trĂšs avancĂ©e, qui tente de convaincre les Terriens d’abandonner l’arme nuclĂ©aire, source de dan- ger pour toute la galaxie. Dans le cas contraire, la Terre pourrait ĂȘtre dĂ©truite
 Une vĂ©ritable Ɠuvre-modĂšle de la SF, point de dĂ©part Ă  une exploration du genre avant le Star Wars de George Lucas. La p’tite leçon de cinĂ©ma La science-fiction avant La Guerre des Ă©toiles, par Boris BarbiĂ©ri. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE UNIPOP HISTOIRE 15 16h & 20h30LES VIKINGS DE RICHARD FLEISCHER ÉTATS-UNIS 1958 1H54 AVEC KIRK DOUGLAS, TONY CURTIS, JANET LEIGH
 Au Xe siĂšcle, les Vikings sĂšment la terreur sur les cĂŽtes d’Angleterre. Ragnar, le chef viking, tue le roi et viole la reine. Cette derniĂšre donne naissance Ă  Eric qui sera capturĂ© par les Vikings et Ă©levĂ© comme esclave. Devenu adulte, il affronte Einar, le fils de Ragnar, et le dĂ©figure. Quelque temps plus tard, Morgana, la future reine d’Angleterre, est enlevĂ©e par Einar qui cherche Ă  la sĂ©duire, mais elle tombe amoureuse d’Eric
 Ils n’étaient pas si nombreux, en ces annĂ©es 1950, Ă  pouvoir diriger des productions dĂ©mesurĂ©es comme Les Vikings. Richard Fleischer Ă©tait de cette trempe. Batailles fĂ©roces, reconstitution grandeur nature d’un village barbare, drakkar en flammes, combats singuliers, tout l’arsenal du grand spectacle y passe. Le charme de cette fresque aux somptueux dĂ©cors naturels rĂ©siste aux films contemporains gavĂ©s d’effets spĂ©ciaux, au format tĂ©lĂ©vision et, bien sĂ»r, au temps
 » – TĂ©lĂ©rama LES VIKINGS, UN MYTHE HISTOIRE DU VIN BORDELAIS À L’ÉPREUVE DE L’HISTOIRE par Alban Gautier L’INTERVENANT Ancien Ă©lĂšve de l’École Normale SupĂ©rieure et agrĂ©gĂ© d’histoire, Alban Gautier est professeur d’histoire mĂ©diĂ©vale Ă  l’UniversitĂ© de Caen Normandie. Ses travaux portent sur l’his- toire de l’alimentation, des pratiques sociales et politiques, et des identitĂ©s religieuses dans l’An- gleterre et l’Europe du Nord au dĂ©but du Moyen Âge. Il a publiĂ© plusieurs ouvrages, dont Le festin dans l’Angleterre anglo-saxonne 2006, Arthur 2007, Alimentations mĂ©diĂ©vales 2009 et De la mer du Nord Ă  la mer Baltique. IdentitĂ©s, contacts et communications au Moyen Âge 2012. LE COURS Cela fait longtemps maintenant que les historiens rappellent que les Vikings » n’avaient pas de cornes sur leurs casques, qu’ils ne naviguaient pas dans des drakkars, et qu’ils ne juraient pas sans cesse par Thor » et par Odin ». Au cours des derniĂšres dĂ©cennies, archĂ©ologues et historiens ont poursuivi cette remise en ques- tion du mythe viking. Cette confĂ©rence tentera de mettre en lumiĂšre l’apport de ces travaux rĂ©- cents, afin de mieux comprendre qui Ă©taient ces hommes dont les activitĂ©s – guerre, commerce, piraterie, colonisation – s’étendirent de la mer Bal- tique au Portugal, et de Constantinople Ă  Terre- Neuve. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE OPÉRA DON CARLOS Giuseppe Verdi OpĂ©ra Bastille jeudi 30 novembre ⎄ 18h â€ș DIFFÉRÉ vendredi 1er dĂ©cembre ⎄ 14h â€ș DIFFÉRÉ 4h40 dont 2 entractes 20 mn et 25 mn OpĂ©ra en cinq actes 1867 Direction musicale Philippe Jordan Mise en scĂšne Krzysztof Warlikowski Philippe II Ildar Abdrazakov Don Carlos Jonas Kaufmann, Rodrigue Ludovic TĂ©zier Élisabeth de Valois Sonya Yoncheva, la princesse Eboli ElÄ«na Garanča Dans le Don Carlos de Verdi, les thĂšmes politiques, religieux, historiques, psychanalytiques, s’imbriquent les uns aux autres, resserrant toujours plus Ă©troitement peurs et tabous entre les protagonistes. Rendez-vous Septembre 2022 ➭ Juin 2023 Tous les lundis et jeudis Hors vacances scolaires > PrĂ©-programme Unipops 2022/23 Du 3 au 23 aoĂ»t 7 films RĂ©alisatrice de l'Ăąge d'or du cinĂ©ma japonais > HOMMAGE À KINUYO TANAKA Mardi 30 aoĂ»t Ă  19h Un film Ă  dĂ©couvrir en avant-premiĂšre Avec pot sympathique aprĂšs la projection > Avant-premiĂšre surprise Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot Tarif unique 4,70€ > AVANT-PREMIÈRE Mercredi 24 aoĂ»t Ă  16h Superasticot atelier pĂąte Ă  modeler et animaux en papier dĂ©coupĂ© sur rĂ©servation > AVANT-PREMIÈRE/SÉANCE ATELIER Jeudi 25 aoĂ»t Ă  14h15 La Mouette et le chat suivi d'un atelier zootrope > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  14h De l’autre cĂŽtĂ© du ciel suivi d'un atelier de fabrication de personnages en materiaux recyclĂ©s > SÉANCE ATELIER Lundi 29 aoĂ»t Ă  16h Loups tendre et loufoques suivi d'un coloriage gĂ©ant et d’une animation masque de loup > SÉANCE ANIMÉE Abstract Index Outline Text Bibliography Notes References About the author Abstracts En 1991, le poĂšte, traducteur et essayiste Claude Esteban 1935-2006 publie aux Ă©ditions Flammarion Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes, suite de 47 courtes proses consacrĂ©es Ă  autant de tableaux du peintre Edward Hopper, qui valent Ă  leur auteur de recevoir, la mĂȘme annĂ©e, le Prix France-Culture. On s’interrogera sur cette traduction’ des tableaux en textes, traduction dont la fidĂ©litĂ© Ă  l’égard des sources picturales se mesure davantage Ă  l’originalitĂ© de l’interprĂ©tation qu’au respect aveugle d’un donnĂ©-Ă -voir dont on ignorerait ce qu’il doit Ă  la subjectivitĂ© dĂ©sirante du spectateur. QualifiĂ©s de rĂ©cits » ou de scĂšnes », les textes qui composent le recueil s’apparentent pourtant Ă  de vĂ©ritables poĂšmes en prose – dont on s’attachera Ă  dĂ©finir les caractĂ©ristiques, et ce qu’elles doivent Ă  la peinture de l’artiste amĂ©ricain. In 1991, the poet, translator and essayist Claude Esteban 1935-2006 published Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes Flammarion, a sequence of 47 short texts in prose devoted to the same number of paintings by Edward Hopper, that earned their author the France-Culture Prize, in the same year. This translation’ from paintings to texts may be questioned, as fidelity towards the pictorial source can be measured by the originality of the interpretation more than by a strict respect to a vision partly related to the spectator's own desiring subjectivity. Even though they are called narratives » or scenes », the texts from this collection of poems can, however, be seen as genuine poems in prose, the characteristics of which have to be defined as well as what they owe to the painting of the American of page Full text Introduction 1 On se reportera au collectif Le Travail du visible Claude Esteban et les arts plastiques pour pr ... 1En 1991, le poĂšte, traducteur et essayiste Claude Esteban 1935-2006 – dont l’Ɠuvre fut de multiples façons engagĂ©e auprĂšs des arts plastiques1 – publie aux Ă©ditions Flammarion Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes, suite de 47 courtes proses consacrĂ©es Ă  autant de tableaux d’Edward Hopper. Douze ans plus tard, les Ă©ditions Farrago rééditent le recueil 2003, qu’un bandeau de couverture prĂ©sente alors comme des scĂ©nographies d’Edward Hopper » c’est qu’entretemps la cote du peintre amĂ©ricain n’aura cessĂ© de croĂźtre. S’il Ă©claire de sa prĂ©sence un titre plus poĂ©tique qu’explicite aux yeux des non initiĂ©s, le nom de l’artiste en couverture joue de cette reconnaissance accrue, pariant sur le fait que le public des admirateurs » du peintre, qui sont nombreux » soulignait le poĂšte Esteban 1991 7, ira Ă  la poĂ©sie par la mĂ©diation de la peinture. La transformation de l’amateur de peinture en lecteur de poĂ©sie reproduit en cela la dĂ©marche du poĂšte, qui s’en explique dans le texte figurant en quatriĂšme de couverture Quelqu’un regarde un tableau. Il aime tellement ce tableau qu’il voudrait, Dieu sait pourquoi, ne plus le contempler seulement, mais se trouver Ă  l’intĂ©rieur de la scĂšne, comme un personnage, comme un livre posĂ© sur la n’y parvient pas. Alors il se met Ă  regarder tous les autres tableaux de ce peintre, un par un, dans les musĂ©es – et le mĂȘme phĂ©nomĂšne se produit. [
] L’homme qui regarde comprend qu’il ne pourra jamais habiter chacune de ces images, qu’elles sont lĂ  et qu’elles lui Ă©chappent. Il dĂ©cide donc de vivre Ă  cĂŽtĂ© d’elles avec des mots, des mots qui, peu Ă  peu, se transforment en une histoire, celle du peintre peut-ĂȘtre, la sienne aussi [
]. Esteban 1991 4Ăšme de couverture 2L’appel Ă  contributions qui lançait notre journĂ©e d’étude soulignait prĂ©cisĂ©ment la propension de la peinture de Hopper Ă  convoquer l’écriture Qu’en est-il de la multitude de romans, de poĂšmes, de films et de piĂšces de théùtre qui tentent de réécrire les tableaux de Hopper alors mĂȘme que l’artiste prĂ©sageait le caractĂšre quelque peu futile de telles entreprises If you could say it in words there would be no reason to paint » ?L’esthĂ©tique de Hopper est-elle Ă  ce point image du manque qu’elle mĂšne forcĂ©ment Ă  une pulsion d’écriture ? 3Si la remarque de l’artiste suppose qu’un geste artistique ne saurait se substituer Ă  un autre, il suggĂšre simultanĂ©ment qu’une commune mesure existe entre les arts, une parole cherchant en chacun d’eux Ă  s’in-former. C’est ce comme-un des arts » Deguy 1987 142 qui justifie que l’on rassemble sous le terme gĂ©nĂ©rique d’ Art » des pratiques dont diffĂšrent les moyens, et qui explique que le poĂŻetes grec » soit aussi bien sculpteur, poĂšte ou peintre », comme le souligne Esteban dans La poĂ©sie, tout comme la peinture », puisque le poĂŻetes est toujours celui qui recherche une forme d’expression qui veut renouveler la vie » 2001 193. PoĂšte comme peintre ont donc Ă  cƓur de renouveler la vie, le poĂšte qui parle au regard de la peinture renouvelant la peinture en mĂȘme temps qu’il renouvelle la vie. 2 Je crois sincĂšrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poĂ©tique ; non pas ... 4Le fait d’écrire Ă  partir de, ou avec la peinture relĂšve-t-il de la redondance ? La réécriture » est-elle redite ou recrĂ©ation ? Si le texte redit, il dit forcĂ©ment mal ce que dit le peintre se passe de mots et demeure, Ă  ce titre, intraduisible ; s’il recrĂ©e en revanche, le prĂ©fixe n’engage pas Ă  la rĂ©pĂ©tition, pour signifier l’acte de crĂ©ation dans l’investissement d’un geste nouveau, d’une reprise dynamique si le meilleur compte-rendu d’un tableau pourra ĂȘtre un sonnet ou une Ă©lĂ©gie2 », constate dĂ©jĂ  Baudelaire, c’est qu’un tel compte-rendu » se hisse lui-mĂȘme au-niveau de la crĂ©ation, c’est-Ă -dire des forces qui la sous-tendent » Esteban 2001 193, soit joue pleinement le jeu de la mimesis entendue auprĂšs d’Aristote comme jeu poĂŻĂ©tique de relations entre les diffĂ©rentes formes artistiques, et non comme simple redoublement des apparences » Esteban 2001 192. De fait, les textes d’Esteban ne font pas retour vers des tableaux dont ils constitueraient a posteriori de pĂąles hologrammes ; Ă  rebours, ce sont les tableaux de Hopper qui appellent une parole Ă  venir. Nous lirons donc ces proses dans une dynamique prospective et non rĂ©trospective elles ne participent pas du ressassement mais du renouvellement. 3 Les toiles de Hopper s’apparentent Ă  des vies silencieuses » still lives – l’expression frança ... 4 La recension de GaĂ«tan Brulotte suggĂšre dans son premier paragraphe Il s’agit peut-ĂȘtre de poĂš ... 5Mon hypothĂšse est que l’Ɠuvre de l’artiste amĂ©ricain, non seulement encourage une parole dont elle met paradoxalement en scĂšne l’absence, le manque, voire les manquements non tant parce qu’elle est, peinture, poĂ©sie muette », que parce qu’elle met en scĂšne le silence3, mais encore propose Ă  la poĂ©sie une forme qu’elle pratique certes dĂ©jĂ , mais dont elle peine depuis Baudelaire Ă  assumer les paradoxes constitutifs le poĂšme en prose. Selon moi4, Soleil dans une piĂšce vide permet au poĂšme en prose d’atteindre un Ă©quilibre tel qu’il en devient paradigmatique d’une forme qui aura pourtant toujours refusĂ© de se laisser enclore. Je tiens, de fait, que la peinture de Hopper possĂšde cette facultĂ© de rĂ©vĂ©ler une forme poĂ©tique Ă  elle-mĂȘme, pour donner une leçon de poĂ©sie Ă  la poĂ©sie mĂȘme. NĂ©anmoins, le poĂšme en prose de Claude Esteban n’est pas la rĂ©plique affaiblie des tableaux d’Edward Hopper ; c’est la peinture qui donne son chiffre Ă  la forme poĂ©tique par excellence de la modernitĂ©. Car ce ne sont pas tant des contenus qu’offre la peinture de l’artiste amĂ©ricain Ă  l’écriture personnages, paysages, scĂšnes ne demandant qu’à ĂȘtre dĂ©crits, mis en rĂ©cit qu’une forme sa toile appelle naturellement’ le poĂšme en prose ; mais un poĂšme en prose inĂ©dit, qui doit davantage au Baudelaire des Petits poĂ«mes en prose dans leur double pente narrative-critique qu’aux poĂštes du XXe siĂšcle qui se seront emparĂ©s d’une forme plastique entre toutes Pierre Reverdy et Max Jacob au premier chef, dont la sensibilitĂ© picturale ne fut assurĂ©ment pas Ă©trangĂšre Ă  l’attention qu’ils lui portĂšrent. Si les textes d’Esteban revendiquent une approche fidĂšle » des tableaux contemplĂ©s Ă  New York, Boston ou Marseille, le poĂšte prĂ©cise qu’une telle fidĂ©litĂ© est contrebalancĂ©e par un peu d’interprĂ©tation » 1991 7 c’est cette interprĂ©tation » de la partition picturale qui donne lieu au poĂšme en prose. 1. RĂ©pondre 6Dans la lettre-dĂ©dicace Ă  ArsĂšne Houssaye, qui ouvre son recueil posthume, Baudelaire rend compte du lien Ă©troit existant entre cette forme nouvelle du poĂšme et la modernitĂ©, Ă  l’aune d’un dĂ©sir de peinture que l’on prendra soin de pas recevoir en termes exclusivement mĂ©taphoriques C’est en feuilletant [
] le fameux Gaspard de la Nuit, d’Aloysius Bertrand [
], que l’idĂ©e m’est venue de tenter quelque chose d’analogue, et d’appliquer Ă  la description de la vie moderne, ou plutĂŽt d’une vie moderne et plus abstraite, le procĂ©dĂ© qu’il avait appliquĂ© Ă  la peinture de la vie ancienne, si Ă©trangement est celui de nous qui n’a pas, dans ses jours d’ambition, rĂȘvĂ© le miracle d’une prose poĂ©tique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtĂ©e pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’ñme, aux ondulations de la rĂȘverie, aux soubresauts de la conscience ? C’est surtout de la frĂ©quentation des villes Ă©normes, c’est du croisement de leurs innombrables rapports que naĂźt cet idĂ©al obsĂ©dant. Baudelaire [1869] 1997 21-22 5 D’aprĂšs Cobb’s Barn and Distant Houses, v. 1931. 6 D’aprĂšs Railroad Sunset, 1929. 7Cet idĂ©al obsĂ©dant », quoiqu’il fĂ»t poursuivi par d’autres moyens et Ă  une Ă©poque postĂ©rieure, est le mĂȘme qui aimanta l’Ɠuvre de Hopper, pareillement dĂ©vouĂ©e Ă  la description d’une vie moderne et plus abstraite ». La question, en effet, est bien celle du pittoresque », soit de ce qui, de la vie, serait digne d’ĂȘtre peint. Il n’est pas anodin qu’Esteban place en Ă©pigraphe de Soleil dans une piĂšce vide cette phrase de Melville, empruntĂ©e Ă  Bartleby l’écrivain On pouvait considĂ©rer cette vue comme un peu terne et manquant de ce que les paysagistes appellent le pittoresque. » 1991 9 S’il est difficile de dĂ©terminer laquelle, de la vue » du peintre ou de l’écrivain, est privĂ©e de pittoresque, le poĂšte suggĂšre que la grande peinture n’est pas nĂ©cessairement celle s’attachant Ă  ce qui est digne d’ĂȘtre regardĂ© Ici, par exemple, il n’y a rien, absolument rien, qui puisse retenir l’attention d’un homme des villes, celui qui veut trouver Ă  coup sĂ»r une note de pittoresque », est-il notĂ© dans L’étable de Cobb5 » 1991 68. Ou encore Ce n’est pas assez pittoresque, pas assez exotique. Ce n’est qu’une voie ferrĂ©e Ă  l’heure du soleil couchant. » 1991 41-42, lit-on dans Chemin de fer au soleil couchant6 ». Pourtant, C’est un spectacle assez magnifique, disons-le, qui se renouvelle, quelques instants, chaque soir. » Mais Personne n’y prĂȘte attention. » 1991 43 – en dehors de peintre et poĂšte, qui se seront employĂ©s Ă  nous donner en partage la beautĂ© bizarre » Baudelaire [1863] 1999 516 du monde moderne que nous habitons, le fantastique rĂ©el de la vie » Baudelaire [1863] 1999 521 qui est la nĂŽtre quais de gare, tunnels ferroviaires, halls dĂ©serts, chambres d’hĂŽtel, bureaux, distributeurs de cafĂ©, lits dĂ©faits... 7 Cf. peu d’hommes sont douĂ©s de la facultĂ© de voir ; il y en a moins encore qui possĂšdent la puis ... 8 Les textes citĂ©s d’Esteban s’attachent respectivement Ă  Automat 1927, New York Movie 1930, Gir ... 8En cela, Hopper aura pleinement su voir et exprimer7 la beautĂ© moderne » Baudelaire [1846] 1999 240 qui obsĂ©da Baudelaire sa vie durant, que le poĂšte-critique d’art appela de ses vƓux dĂšs le Salon de 1846 pour y revenir dans le texte de 1863 justement intitulĂ© Le Peintre de la vie moderne. Notre Ă©poque », constate-t-il déçu par ces peintres au regard Ă©moussĂ© » [1863] 1999 521 qui persistent Ă  reprĂ©senter sans cesse le passĂ© » [1846] 1999 236, n’est pas moins fĂ©conde que les anciennes en motifs sublimes » [1846] 1999 237 Le spectacle de la vie Ă©lĂ©gante et des milliers d’existences flottantes qui circulent dans les souterrains d’une grande ville » regorge de tableaux dignes d’ĂȘtre peints ; car il y a des sujets privĂ©s, qui sont bien autrement hĂ©roĂŻques » que les sujets publics et officiels » [1846] 1999 239 auxquels s’attachait la peinture ancienne. Or ce sont ces existences flottantes » que peint Hopper et imagine Esteban Ă  sa suite ainsi la jeune fille esseulĂ©e du Distributeur de cafĂ© », l’ouvreuse de CinĂ©ma Ă  New York », la danseuse de Girlie Show », les protagonistes des Oiseaux de nuit », l’homme assis dans le Bureau dans une petite ville » 8 ; ce sont ces sujets privĂ©s » qui prĂ©occupent le regard de l’artiste et sollicitent l’imagination du poĂšte, comme en tĂ©moignent toutes ces chambres dans lesquelles notre regard est invitĂ© Ă  plonger, tous ces couples silencieux saisis dans l’intimitĂ© d’un quotidien qu’on ne leur envie guĂšre
 9 Relativement critique vis-Ă -vis de l’entreprise d’Esteban, Buisine place en Ă©pigraphe cette phrase ... 9Les Ă©tudes consacrĂ©es au recueil d’Esteban en soulignent toutes la dimension narrative Ă  la suite du peintre qui se prĂȘtait au mĂȘme jeu, il Ă©labore des scĂ©narii, constate GĂ©rard Farasse dans Le peintre en lettres. Claude Esteban, Edward Hopper » ; Alain Buisine, trĂšs critique vis-Ă -vis de la mise en rĂ©cit des toiles de Hopper, s’intĂ©resse Ă  des dispositifs narratifs qu’il juge inadĂ©quats, dans sa contribution au collectif RĂ©cits/tableaux9 ; Henry Gil analyse de son cĂŽtĂ© cette tentation du romanesque » 2010 qui vise Ă  redoubler la fiction des images par la fantasmagorie d’une histoire » Esteban 2004 161. Et ce sont les expressions courts rĂ©cits », suite de scĂšnes » Esteban 1991 7 ou scĂ©nographies » Esteban 2004 161 auxquelles recourt le poĂšte pour caractĂ©riser ses Ă©crits. 10 Henry Gil note Ă  juste titre qu’ il s’agit d’un narratif Ă  peine esquissĂ© qui bifurque souvent, ... 11 Psychose dans Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », dont on sait que la toile inspira le film ; FenĂȘt ... 10Pour autant, ce qui apparaĂźt remarquable dans ces micro-rĂ©cits est moins la pente narrative que ce qui, prĂ©cisĂ©ment, Ă©chappe au rĂ©cit10 dans le poĂšme en prose qui paradoxalement l’autorise. Si Esteban se plaĂźt Ă  imaginer des scĂ©narii qui empruntent Ă  l’imaginaire cinĂ©matographique nord-amĂ©ricain11, l’existence de ses personnages n’acquiert quelque Ă©paisseur qu’à demeurer enclose dans l’espace cadrĂ© du tableau 12 Bureau dans une petite ville ». On sent bien que cet homme n’existe pas en-dehors de ce bureau qui domine, de ses grandes baies, la ville. Il est impossible d’imaginer l’homme au-dehors. OĂč irait-il ? Il est entrĂ© un jour dans ce bureau, peut-ĂȘtre mĂȘme ne sait-il plus s’il y eut un premier jour, comme dans les rĂ©cits de la GenĂšse, et depuis lors il est lĂ , devant la table et la fenĂȘtre. Tout le monde, sans doute, a oubliĂ© qu’il y avait lĂ  un bureau, avec un homme assis, et un paysage de toitures et de cheminĂ©es. La vie se dĂ©roule ailleurs, dans d’autres bureaux, derriĂšre celui-ci, ou plus loin, Ă  d’autres 1991 171 13 Ces catĂ©gories, qui ont le mĂ©rite de la clartĂ©, ne sont cependant pas impermĂ©ables. 14 Les ouvrages et articles sont trop nombreux pour ĂȘtre citĂ©s on se reportera Ă  la Bibliographie ... 11Avant de caractĂ©riser le dialogue qui s’installe entre les poĂšmes en prose d’Esteban et les peintures de Hopper, il me faut inscrire la dĂ©marche du poĂšte dans l’ensemble de ses Ă©crits sur l’art. On repĂ©rera trois types d’approche picturale chez Esteban, qui correspondent Ă  autant de formes littĂ©raires13 une approche critique, qui se dĂ©ploie dĂšs la fin des annĂ©es 1960 dans la prose des articles, des essais et des monographies14 ; une approche poĂ©tique, que servent des poĂšmes en vers accompagnant le regard portĂ© sur des Ɠuvres aimĂ©es notamment celle de Joseph Sima, dĂšs 1981 ; enfin, une approche mi-poĂ©tique mi-critique plus tardive, que je dirais poĂŻĂ©tique, dans l’idĂ©e qu’elle cherche Ă  rejoindre le poĂŻein commun Ă  la poĂ©sie et Ă  la peinture – les poĂšmes en prose dĂ©diĂ©s aux toiles de Hopper explorant cette autre voie. Le poĂšte rĂ©sume lui-mĂȘme son parcours Face Ă  la peinture, j’ai toujours Ă©prouvĂ© le besoin d’y apporter [...] une sorte de rĂ©ponse. [...] j’ai pratiquĂ© les approches critiques, mais on peut toujours craindre [...] qu’il ne s’agisse lĂ  d’un cheminement fatalement discursif. [
] J’ai tentĂ© d’autres cheminements et j’ai pensĂ© [...] qu’un poĂšme pouvait se situer dans le sillage d’une Ɠuvre d’art, l’accompagner [...] par une sorte de connivence [
]. Bien plus tard, je me suis livrĂ© Ă  un autre type d’approche [...]. Ce qui me fascine dans les images peintes et qui me dĂ©sespĂšre aussi, c’est leur fixitĂ©. [
] J’aurais voulu que les formes et les figures s’animent dans le tableau et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi Edward Hopper. [
] 2001 194 ; 199 15 Laura Legros montre bien que la prose critique du poĂšte va [
] en fin de parcours se pencher ver ... 16 Si le terme d’ accompagnement » est employĂ© positivement par Esteban pour qualifier la seconde a ... 17 Cf. l’article sus-citĂ© de Laura Legros. 12Soleil dans une piĂšce vide et autres scĂšnes rĂ©alise ainsi la synthĂšse des deux voies antĂ©rieurement empruntĂ©es, dont le poĂšte mesure pleinement les risques, discursifs15 comme approximatifs16. Si l’approche critique n’est pas abandonnĂ©e au profit exclusif du poĂšme d’accompagnement, de mĂȘme que ce dernier ne disparaĂźt pas au bĂ©nĂ©fice de l’approche poĂŻĂ©tique, on peut nĂ©anmoins penser que chaque voie amende la prĂ©cĂ©dente et que la prose critique bĂ©nĂ©ficie par contrecoup de la dimension poĂ©tique17. Dans la table ronde conduite en 1989 autour d’Octavio Paz, le poĂšte et traducteur tĂ©moigne [Octavio Paz] accompagne l’Ɠuvre de certains artistes, [
] non pas d’un commentaire critique [
], mais d’une restitution poĂ©tique [
] Et [
] c’est aussi un apport pour l’artiste de savoir que, [...], sur son registre, le poĂšte l’accompagne, [...] fournit une sorte de tableau fait de mots que l’on peut mettre en parallĂšle, en rĂ©pons, avec l’Ɠuvre. 1989 26 18 Cf. [
] tous les grands poĂ«tes deviennent naturellement, fatalement, critiques. Je plains les po ... 13La restitution poĂ©tique » accompagne autrement que le commentaire », voire mieux, l’Ɠuvre picturale. On peut toutefois avancer que la symbiose des approches critique et poĂ©tique constitue un point d’aboutissement, pour associer la rigueur de l’une Ă  la justesse sensible de l’autre, tout en se dĂ©barrassant de leurs dĂ©fauts potentiels discursivitĂ© critique ; approximation poĂ©tique. Or, dans le cas d’Esteban, c’est l’Ɠuvre de Hopper qui ouvre cette troisiĂšme voie, rendant possible, au moyen de la prose, l’hybridation de la critique et du poĂšme. Si la peinture, comme pour Baudelaire auprĂšs de Guys ou Delacroix, est ce miroir grĂące auquel le grand poĂšte devient critique18, elle conduit aussi Ă  renouveler la pratique de la poĂ©sie. 14Lorsque Henry Gil suggĂšre que la transgĂ©nĂ©ricitĂ© invente un genre nouveau qui utilise des potentialitĂ©s propres [aux] divers genres » 2010 237 que sont le théùtre, le cinĂ©ma et roman, il en vient in extremis Ă  mentionner la poĂ©sie Enfin, ne peut-on penser aussi Ă  la poĂ©sie, quand on se rappelle que la tĂąche la plus noble de celle-ci est d’établir des correspondances mystĂ©rieuses entre les signes du monde », ce que semble viser ici cette prose imprĂ©visible dont la linĂ©aritĂ© est constamment dĂ©viĂ©e ou brisĂ©e afin de mieux mettre en signes ces diverses scĂ©nographies. 2010 237-238 15Il me semble que c’est prĂ©cisĂ©ment ce que peut le poĂšme en prose au regard de l’image, assumer cette transgĂ©nĂ©ricitĂ© » opĂ©rant dans un contexte prioritairement narratif théùtre, cinĂ©ma, roman, tout en permettant au discours poĂ©tique de se dĂ©ployer. Sa plasticitĂ© est, de fait, son meilleur atout. 2. Soutenir des paradoxes 19 Les Ă©tudes conduites par GĂ©rard Farasse ou Henry Gil lisent admirablement certains de ces textes ; ... 16Comment, concrĂštement, la peinture d’Edward Hopper informe-t-elle l’écriture de Claude Esteban19 et, ce faisant, accomplit-elle le devenir du poĂšme en prose ? En lui proposant de soutenir les paradoxes qu’elle-mĂȘme soutient, qui caractĂ©risent en profondeur sa maniĂšre. Je me propose d’énumĂ©rer quelques-uns de ces paradoxes constitutifs de l’Ɠuvre peint, que ressaisit le poĂšte dans ses proses, le poĂšme / en prose apparaissant comme la forme idoine pour s’emparer de donnĂ©es paradoxales. Je relĂšve sept paradoxes, qui sont autant de tensions dynamiques modelant en profondeur le geste pictural d’Edward Hopper, dont hĂ©rite l’écriture poĂ©tique de Claude Esteban par la mĂ©diation du poĂšme en prose. 2. 1. Abstraction vs. figuration 20 On se reportera notamment au chapitre La nature et son lieu » [1983] de Traces, figures, travers ... 17Dans Traces, figures, traversĂ©es, ultime essai consacrĂ© par Esteban Ă  la peinture contemporaine sa critique s’attachera par la suite Ă  une peinture plus ancienne Claude Lorrain, Rembrandt, Goya, VelĂĄzquez, Murillo, Caravage, le poĂšte revient sur l’inanitĂ© du partage entre abstraction et figuration20 qu’il pointait dĂ©jĂ  dans son Palazuelo L’art n’est pas figuratif ou abstrait il est mĂ©diation de l’ĂȘtre sous les espĂšces d’une forme » 1980 90. Or la peinture figurative de Hopper n’en est pas moins abstraite – et ce triplement – Les scĂšnes qu’elle met en lumiĂšre ont Ă©tĂ© extraites/abstraites du cours de la vie, sortes d’arrĂȘts sur image constituant autant de tableaux d’existences Ă  l’état nuclĂ©aire. – Ce que montrent ces peintures sont des personnages et des paysages comme abstraits d’un monde dont ils paraissent exclus. 21 Le peintre Aguayo, qui s’entretient avec Claude Esteban, constate PlutĂŽt qu’à voir, l’Ɠil a te ... 22 Cf. Tout ce que je veux, c’est peindre la lumiĂšre sur l’angle d’un mur, sur un toit. », Edward H ... – Il suffit de dĂ©barrasser notre regard du dĂ©sir mimĂ©tique21 pour ne plus voir dans les compositions de Hopper que des dĂ©clinaisons de la lumiĂšre la seule histoire que raconte l’artiste, c’est celle de la lumiĂšre en effet22, la façon qu’elle a de pĂ©nĂ©trer les lieux ou de les Ă©clairer Ă  peine, de toucher les corps, de trahir le moment de la journĂ©e ou la saison, mais encore la qualitĂ© du regard que nous portons sur le monde. 23 Si les 47 textes suivent l’ordre chronologique de composition des tableaux de 1921 Ă  1963, il re ... 24 L’analyse pourrait s’appliquer Ă  n’importe quel poĂšme du recueil. 25 Soleil dans une piĂšce vide », d’aprĂšs Sun in an Empty Room, 1963. 18À cet Ă©gard, le choix d’Esteban de faire se rĂ©pondre la Jeune fille Ă  sa machine Ă  coudre », au limen, et Soleil dans une piĂšce vide », Ă  la clausule23, est significatif dans les deux cas, la lumiĂšre est le personnage principal de ces proses24, qui suggĂšrent qu’elle seule survit Ă  la mort des ĂȘtres. La jeune femme vieillira plus vite » 1991 13 que sa machine Ă  coudre, et n’apparaĂźt qu’aprĂšs que la lumiĂšre qui baigne la piĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite ; L’homme est peut-ĂȘtre mort25 » 1991 196, dont on imagine qu’il a vĂ©cu dans cette maison vide, et son existence putative n’est que le produit de la lumiĂšre lĂ©chant les murs. En outre, la description de la façon dont la lumiĂšre pĂ©nĂštre les lieux n’intervient qu’aprĂšs un premier moment descriptif ou narratif, comme si l’écriture respectait les mouvements d’un regard d’abord happĂ© par les contenus de l’image, avant que ne se pose Ă  lui la question de la source lumineuse [
] Par une croisĂ©e qui se dĂ©couvre sur la droite, la lumiĂšre entre de biais [...].. L’angle mĂȘme de l’ombre portĂ©e indique [...] que le soleil n’est plus Ă  son zĂ©nith, mais qu’il habite encore l’intimitĂ© de la piĂšce [...].. Dehors, [...] le contraste s’accuse entre cette constance solaire tout abstraite et le parcours des heures sur le mur. [
] Sur le mur, le mĂȘme tableau qu’elle ne voit plus Ă  force de le voir. [
] 1991 11 Je souligne. [
] Et ici, une chambre est vide, en effet, comme nue dans la lumiĂšre qui pĂ©nĂštre de biais par la fenĂȘtre. [...]. Ceux qui vivaient dans la maison [...] sont partis, [...] et de leur passage ne demeure que cet espace oĂč le soleil rĂ©chauffe un peu les murs [
].1991 195-196 Je souligne. 19Abstraction/extraction de la lumiĂšre construisant la scĂšne Ă  elle seule ; personnages Ă  l’écart du monde », dans l’intimitĂ© » proprement abstraite » d’une chambre ou d’une piĂšce dĂ©sertĂ©e ; tableaux que l’on ne voit plus Ă  force de les voir ou parce qu’ils ont disparu les deux poĂšmes mettent en abĂźme le poĂŻein coudre, peindre, Ă©crire, qui suppose de s’abstraire du monde en mĂȘme temps qu’on en abstrait un Ă©clat. Notons que les petits » poĂšmes en prose, comme les qualifiait de façon ambiguĂ« Baudelaire briĂšvetĂ© ou mĂ©diocritĂ© ?, dont l’audace formelle autorise une vie moderne et plus abstraite » Ă  ĂȘtre dite, seront appelĂ©s par Paul ValĂ©ry petits poĂšmes abstraits »  2. 2. LittĂ©ralitĂ© vs. lyrisme ou prose vs. poĂ©sie 26 MĂȘme lorsque le personnage nous’ regarde, telle la femme assise de Western Motel, c’est comme si ... 27 Dans son Ă©tude sur Hopper rĂ©digĂ©e en 1989 pour le catalogue d’exposition du musĂ©e Cantini de Marse ... 20À premiĂšre vue, les toiles de Hopper nous livrent des existences ordinaires, aux prises avec leur quotidien, leur solitude, leurs rĂȘves – leur humanitĂ©. Chambres, salles de restaurant, de théùtre, de cinĂ©ma, bureaux, halls d’hĂŽtels, quais de gare, compartiments de train, maisons en bord de mer
 dĂ©clinent ces lieux que l’homme moderne habite tant bien que mal, et tĂ©moignent, en mĂȘme temps que d’un ĂȘtre-lĂ , de l’insatiable dĂ©sir d’ailleurs qui le traverse. Ce dĂ©sir se rend palpable dans le regard de personnages immobiles scrutant des lointains que la toile nous dĂ©robe – regard se dĂ©robant lui-mĂȘme au regard du spectateur, butant, on l’imagine, sur les façades des immeubles en vis-Ă -vis. Contrairement aux lointains figurĂ©s par la peinture romantique, ceux de Hopper demeurent dans l’invisible d’intĂ©rioritĂ©s que l’on pressent sans les voir quand elles ne sont pas faussement absorbĂ©es dans le face Ă  face avec les objets transparents du quotidien tasses de cafĂ©, journaux, horaires de chemin de fer, pianos, pompes Ă  essence
, elles regardent l’ailleurs, dans le hors champ de la toile, sans que nous puissions intercepter un regard26 dont nous Ă©chappent intention, objet et intensitĂ©. Au vrai, les lointains de Hopper sont plus intĂ©rieurs Henri Michaux que gĂ©ographiques27, et les proses d’Esteban en prennent acte. Ainsi en va-t-il des femmes du Lit dĂ©fait » ou de Matin Ă  Cape Cod » [30]. Elle regarde devant elle, vers le soleil. Elle ne regarde pas devant elle. Elle regarde au-dedans de sa tristesse. [
]. 1991 129-131 Je souligne. 28 D’aprĂšs Cape Cod Morning, 1950. [39] Elle regarde par-delĂ  la croisĂ©e la lumiĂšre qui monte. [
] Elle regarde, elle ne voit rien, elle rĂȘve contre le rebord de sa fenĂȘtre. [...]. Elle voudrait ĂȘtre ailleurs, n’importe 1991 163-165 Je souligne. 21GĂ©rard Farasse remarque Beaucoup de personnages se tiennent face Ă  une croisĂ©e, et regardent. Comme si Hopper les chargeait de reprĂ©senter le spectateur jetant un coup d’Ɠil par la vitre du tableau et souhaitait attirer son attention, moins sur ce dernier que sur l’exercice mĂȘme du regard. » Et d’en conclure Hopper prĂ©fĂšre montrer celui qui voit plutĂŽt que ce qui est vu. Il peint l’Ɠil. Non seulement celui de ses personnages mais aussi et surtout celui de qui contemple ses tableaux que ces frustrations multipliĂ©es conduisent Ă  s’interroger sur ce que c’est que voir. » 2010 207-208 Or il me semble que ce que nous, spectateurs, voyons, est de l’ordre du littĂ©ral, tandis que le regard des personnages a, lui, quelque chose de lyrique dans l’élan qui le porte, l’espĂ©rance, mĂȘme sourde, qui motive son attention. [T]ressaillement », point qui les troue », point de fuite » c’est en ces termes qu’Yves Bonnefoy analyse la seconde maniĂšre » du peintre, qui campe tel personnage soudain Ă©tranger Ă  son lieu, Ă  ses intĂ©rĂȘts habituels », nous invitant Ă  prendre brusquement recul, devant la vie et nous-mĂȘmes », de sorte que nous percevons tout, un instant, comme au travers d’une Ă©paisse vitre » [1989] 1995 242. Cet instant silencieux oĂč l’ĂȘtre tressaille, que capte la scĂšne, ne s’attache que ponctuellement Ă  des indications symboliques » id. ainsi le doigt de la femme se posant sur le piano, dans Room in New York, 1932 la plupart du temps, le tressaillement n’est signifiĂ© que par cette Ă©chappĂ©e du regard des personnages. 22Pour reprendre en le dĂ©formant un titre de Didi Huberman, Ce que nous voyons, ce qui nous regarde 1992, je rĂ©sumerais ainsi, quant Ă  Hopper Ceux que nous voyons, ceux qui ne nous regardent pas. L’hypothĂšse est que cette tension créée par des regards qui ne se croisent pas personnages vs. spectateurs peut ĂȘtre lue Ă  l’aune de la tension entre lyrisme et littĂ©ralitĂ© voire entre poĂ©sie et prose qui traverse le champ poĂ©tique contemporain. NĂ©anmoins, il ne s’agit pas d’opposer radicalement le regard littĂ©ral du spectateur prosaĂŻque’ au regard lyrique du personnage poĂ©tique’, puisqu’aussi bien le spectateur reconnaĂźt son propre dĂ©sir d’ailleurs dans celui qu’il regarde tandis que le personnage ne nous point que parce qu’il se sait pris dans une littĂ©ralitĂ© Ă  laquelle il tente de se soustraire. Aussi le poĂšme en prose apparaĂźt-il comme la forme la plus appropriĂ©e pour ressaisir ces tensions regard du spectateur/littĂ©ralitĂ©/prose vs. regard du personnage/lyrisme/poĂ©sie, dans la mesure oĂč il ne fait rien d’autre que proposer au poĂšme un espace intenable – le poĂšme naissant, prĂ©cisĂ©ment, de cet inconfort. 2. 3. Discours vs. rĂ©cit 23La distinction entre discours » et rĂ©cit » Ă©noncĂ©e par Benveniste me permet de formuler un troisiĂšme paradoxe. En effet, la peinture de Hopper assume simultanĂ©ment discours et rĂ©cit, je » et il », prĂ©sent de la toile et passĂ© recomposĂ© par le rĂ©cit. Or les textes d’Esteban, parce qu’ils sont Ă  la fois poĂšmes et rĂ©cits, s’emparent admirablement de cette double posture Ă©nonciative. Le discours serait celui, intĂ©rieur, des personnages, relais de celui du peintre, que s’approprie Ă  son tour le spectateur ce discours sans parole est ainsi celui d’un je » paradoxalement dĂ©fait de ses prĂ©rogatives de sujet, en lequel tout homme est susceptible de se reconnaĂźtre. Lorsque Bonnefoy note que Hopper s’est refusĂ©, passĂ©s les premiers tĂątonnements, Ă  l’art du portrait, sauf pour de rares Ă©vocations de Jo [...] dans les rĂŽles les plus divers » [1989] 1995 240, il ressort que l’effacement dĂ©libĂ©rĂ© des traits singuliers va dans le sens d’un impersonnel que tous les je » sont invitĂ©s Ă  investir. 29 L’étude que consacre Henry Gil Ă  la tentation du romanesque » analyse avec attention les diffĂ©re ... 24Qui parle, dans les toiles de Hopper ? Qui raconte ? Il semble que peintre, personnages et spectateurs parlent et racontent tour Ă  tour, assumant le je » du discours en mĂȘme temps que le il/elle » du rĂ©cit. Or cette double posture Ă©nonciative se rĂ©sout chez Esteban dans le recours systĂ©matique au on29 » pronom personnel de troisiĂšme personne, il est susceptible de signifier la premiĂšre, de mĂȘme qu’il hĂ©site entre singulier et pluriel. Soleil dans une piĂšce vide joue de ces ambiguĂŻtĂ©s, qui inclut et exclut tour Ă  tour son locuteur ; interne, externe, singulier, pluriel, il incarne l’homme, cet impersonnel universel. Je relĂšve quelques incipits, qui soulignent l’ambiguĂŻtĂ© de la posture Ă©nonciative 30 Un phare sur la colline », d’aprĂšs Lighthouse Hill, 1927. C’est un phare comme on en voit beaucoup sur la cĂŽte [
] On ne voit pas la mer, on ne verra jamais la 1991 23 31 Trois fenĂȘtres, la nuit ». On croit peut-ĂȘtre que, chaque soir, les maisons se referment sur elles-mĂȘmes comme des huĂźtres. Et que ceux qui les habitent peuvent enfin oublier leurs soucis [...]. On a 1991 29 32 Chop Suey ». La scĂšne est trop vaste pour qu’on l’embrasse d’un seul regard. Il s’agit d’un salon de thĂ© ; ou peut-ĂȘtre d’un restaurant, chinois bien sĂ»r, puisque par-delĂ  les grandes baies on peut lire l’enseigne [...].32 1991 37 2. 4. Narration vs. description 25Les toiles de Hopper dĂ©crivent et racontent en mĂȘme temps plus justement, c’est parce qu’elles ne racontent que ce qu’elles dĂ©crivent que place est faite Ă  l’imagination du spectateur. Elles n’imposent rien, pour accueillir en les mettant en scĂšne des lieux, des existences, que nous pouvons Ă  notre tour habiter, incarner, faire vivre. DĂšs lors, il n’y a pas lieu de distinguer entre dĂ©crire et raconter. 26Henry Gil remarque qu’à l’inverse du roman, le descriptif, dans les rĂ©cits qu’Esteban consacre Ă  Hopper, est battu en brĂšche par le narratif ; mais un narratif Ă  peine esquissĂ©, qui bifurque souvent » 2014 227. Il en conclut que, contrairement au roman oĂč le descriptif s’insĂšre dans le narratif pour l’étayer ou l’expliquer, ici, c’est le narratif qui s’insĂšre au sein du descriptif pour justifier celui-ci. » 2014 229 C’est un fait que la narration littĂ©raire, s’attachant Ă  la description premiĂšre picturale, le narratif procĂšde du descriptif ; un narratif par ailleurs soumis Ă  une forme poĂ©tique autorisant tous les courts circuits
 J’irais jusqu’à poser l’équivalence relative Ă  certains passages description = narration. Il est en effet souvent dĂ©licat de faire le dĂ©part entre ce qui relĂšve de l’énumĂ©ration descriptive et ce qui participe de la succession d’actions le regard du poĂšte met en mouvement ce qu’il voit, animant avec des mots s’inscrivant dans la successivitĂ© les Ă©lĂ©ments fixĂ©s sur la toile ; cela est d’autant plus Ă©vident dĂšs lors que l’on respecte le vƓu d’Esteban de lire [s]es lignes sans chercher Ă  reconnaĂźtre prĂ©cisĂ©ment telle ou telle image » 1991 7. Dans la mesure oĂč l’image ne surimpose pas ses signes Ă  ceux que nous dĂ©couvrons, oĂč s’arrĂȘte la description, oĂč commence la narration ? Pour exemple, la clausule d’un texte rĂ©pondant Ă  un paysage dĂ©sert 33 Aube sur un quai de gare », d’aprĂšs Dawn in Pennsylvania, 1942. [
] Ici, sur le quai blanc [...], on ne sait rien. On distingue juste la partie arriĂšre d’un wagon. [...]. Le quai n’en finit pas d’ĂȘtre dĂ©sert. [...] La lumiĂšre est crue, implacable, contre le chariot [...]. Un chariot vide [...] qu’un manƓuvre peut tirer Ă  lui seul et amener le long d’un fourgon. Mais il n’y a personne [...] pour signifier que cette gare n’est pas tout Ă  fait morte et qu’on va s’affairer bientĂŽt, se quereller entre hommes, crier qu’il faut faire vite pour que le train parte Ă  l’heure [...].33 1991 112-113 27La description s’épaissit de narrations possibles celle procĂ©dant du rythme des Ă©lĂ©ments successivement convoquĂ©s, mais encore celle naissant de l’insertion d’une durĂ©e le prĂ©sent de la description ne se rĂ©vĂšle qu’à l’aune d’un passĂ© imaginĂ© on a chargĂ© longtemps de la houille
 » ou d’un futur projetĂ© on va s’affairer bientĂŽt
 ». Mais c’est principalement la prĂ©sence humaine supposĂ©e le manƓuvre que l’on imagine tirer le chariot vide ; les hommes que l’on aimerait voir apparaĂźtre ; les personnifications le wagon qui crie, a vieilli
 qui charge la description de tout un poids narratif. En prĂ©sence des hommes, un rĂ©cit se rend possible ; les hommes absents, reste sa possibilitĂ©, qui hante la description. 34 Une Ă©tude prĂ©cise gagnerait Ă  ĂȘtre conduite sur la façon qu’a chaque scĂšne de rĂ©pondre singuliĂšrem ... 28Par ailleurs, Claude Esteban ne propose jamais, dans cette tension description vs. narration, le mĂȘme enchaĂźnement pour ĂȘtre au service d’une Ɠuvre picturale qui le prĂ©cĂšde et le justifie, le texte doit demeurer fidĂšle Ă  l’aventure du regard qui l’a engendrĂ©. La description peut s’amorcer dĂšs la premiĂšre ligne ou n’intervenir qu’à la fin du texte, qui paraĂźt se refuser Ă  toute ekphrasis ; la narration naĂźtre de la description ou se rĂ©vĂ©ler autonome ; l’interprĂ©tation, la rĂ©flexion, la mise en abĂźme prendre le pas sur la rĂ©alitĂ© du tableau34. Ainsi le dĂ©but de Girlie Show » Ceux qui vont Ă  des spectacles de ce genre doivent aimer les femmes nues. Tous les hommes ou presque aiment les femmes. Mais ceux-lĂ  sont d’une espĂšce un peu diffĂ©rente. S’approcher d’une femme, l’embrasser, puis la dĂ©shabiller, lui faire l’amour dans un lit, c’est quelque chose qui les offusque. Non, je m’exprime mal. C’est plutĂŽt quelque chose de trop rĂ©el, de trop tangible, et qu’ils veulent diffĂ©rer indĂ©finiment. C’est un acte, et ils prĂ©fĂšrent vivre dans l’imaginaire. Mais il leur faut, malgrĂ© tout, des images pour bĂątir leurs rĂȘves. MĂȘme les poĂštes en ont besoin. Ces hommes-lĂ  sont des poĂštes Ă  leur façon, des poĂštes qui n’écrivent pas, mais qui vivent intensĂ©ment leurs rĂȘves. 1991 107 35 On aura remarquĂ© que les titres des poĂšmes correspondent presque toujours Ă  ceux donnĂ©s par Hopper ... 29Esteban Ă©tablit un parallĂšle entre les spectateurs dont n’apparaissent que quatre tĂȘtes Ă  peine visibles au bas de la toile et les spectateurs que nous sommes, avec lui la mise en abĂźme littĂ©rale met en exergue notre besoin d’images, et valide l’entreprise du poĂšte. Ce dernier poursuit, justifiant son choix de garder comme titre35 au poĂšme celui du tableau Ă  dĂ©faut de le traduire Quelques-uns, Ă  New York, dans les annĂ©es quarante, appellent cela girlie show. C’est une expression difficile Ă  traduire. Elle est trĂšs Ă©loquente en amĂ©ricain. On pourrait peut-ĂȘtre risquer spectacle de filles » ou bien filles sur scĂšne », mais on se rend compte que ce n’est pas du tout satisfaisant. Quand on change de langue, tout devient compliquĂ©. On pourrait dire filles Ă  l’étalage », mais la formule est vraiment trop vulgaire, et surtout elle ne rend pas le sens de girlie show, le sens exact. Il faudrait Ă©crire, comme sur une pancarte de cirque Ici on vous montre des filles », mais encore une fois la tournure est mauvaise, elle est aguicheuse, sans plus. Gardons girlie show. 1991 107-108 36 Claude Esteban Ă©voque l’impossible bilinguisme, l’entre-deux langues simultanĂ©ment douloureux et f ... 30Le poĂšte Ă©voque Ă  l’évidence son propre travail de traduction, non seulement des titres de tableaux en titres de poĂšmes, mais plus largement des images en mots. Lorsqu’il note Quand on change de langue, tout devient compliquĂ© », le rĂ©fĂ©rent autobiographique affleure36 en mĂȘme temps que se formule la difficultĂ© de l’entreprise de traduction des peintures de Hopper en textes qui y rĂ©pondent justement. Ainsi la tension description vs. narration mĂ©nage-t-elle une rĂ©flexion mĂ©ta-poĂ©tique qui fait de ces poĂšmes-fictions des poĂšmes simultanĂ©ment critiques. 2. 5. SpatialitĂ© vs. temporalitĂ© 37 D’aprĂšs Western Motel, 1957. Tout est terrible » constitue l’excipit. 31Si les toiles de Hopper proposent un espace Ă  notre apprĂ©hension visuelle, ce qu’elles figurent appelle une temporalitĂ©, comme si du temps, en elles cristallisĂ©, ne demandait qu’à rĂ©intĂ©grer le flux d’une chronologie momentanĂ©ment suspendue, le temps du tableau’. J’évoquais en introduction la plasticitĂ© du poĂšme en prose, dont la diversitĂ© des actualisations peine Ă  construire un archĂ©type relativement long dans le recueil d’Esteban, il se prĂ©sente d’un seul tenant, l’absence de paragraphes lui confĂ©rant une compacitĂ© qui contribue Ă  le faire tenir face Ă  la puissance de sidĂ©ration de la peinture de Hopper. Je tiens qu’il s’agit Ă©galement de composer avec un espace pictural que le regard embrasse synthĂ©tiquement tandis que l’écriture se dilue dans l’analyse ; le bloc formĂ© par la prose est le biais par lequel un art du temps se rapproche d’un art de l’espace tu t’imposes Ă  moi dans l’instant d’un regard englobant ; je m’impose Ă  toi par la densitĂ© de prĂ©sence de ma parole qui, comme toi, sature l’espace. Cette tension donne sa pleine mesure Ă  la remarque de Wim Wenders On a toujours l’impression chez Hopper que quelque chose de terrible vient de se passer ou va se passer. » L’affirmation rejoint ces deux phrases d’Esteban prĂ©levĂ©es Ă  Western Motel » Quelque chose pourrait survenir, on ne sait quoi. » / Tout est terrible37. » 1991 179-180 Claude Esteban s’en explique dans le texte confiĂ© Ă  Paroles aux confins Cette peinture m’a sĂ©duit parce que les images de Hopper ont l’air d’ĂȘtre saisies Ă  l’instant, un instant qui ne bougera jamais plus mais qu’il suffirait de prolonger, mĂȘme une seconde, pour que cette femme assise mette ses chaussures, pour que cet homme ouvre la fenĂȘtre, pour qu’un train arrive sur un quai complĂštement dĂ©sert. Par un autre procĂ©dĂ© j’ai voulu, devant ces arrĂȘts sur image, les faire bouger Ă  ma façon. 2001 199 32Souhaiter animer des images fixes le dĂ©sir d’écriture rencontre ici le dĂ©sir cinĂ©matographique. DĂšs lors, c’est dans la brĂšche ouverte par le conditionnel d’un il suffirait’ que s’engouffre le poĂšme d’Esteban. Le choix de la prose trouve ici sa justification ce ne peut ĂȘtre que grĂące Ă  un discours qui va de l’avant » que l’écriture se dote des moyens d’accompagner l’espace pictural par la mise en mouvement d’une Ă©paisseur temporelle que l’incessant retour sur soi du vers serait inapte Ă  gĂ©nĂ©rer. Si elle concerne la prose critique des essais, la remarque de Laura Legros demeure valable pour les textes dĂ©diĂ©s Ă  Hopper La spĂ©cificitĂ© de la prose », Ă©crit-elle, tient [
] Ă  cette capacitĂ© d’explorer dans sa durĂ©e propre la temporalitĂ© complexe de la peinture. » 2010 173 Cependant, le tour de force opĂ©rĂ© par Soleil dans une piĂšce vide consiste Ă  cumuler l’expĂ©rience de la durĂ©e introduite par la prose avec la dimension Ă©piphanique du poĂšme. Alors que Laura Legros dĂ©termine les qualitĂ©s de la prose critique des essais en les distinguant de celles de la poĂ©sie, il appert que les 47 poĂšmes en prose consacrĂ©s Ă  Hopper, maintenant ensemble prose et poĂ©sie, assument la double expĂ©rience de l’instant et de la durĂ©e, de l’apparition et de son explication 38 RĂ©fĂ©rence est faite Ă  Conjoncture du corps et du jardin. [L]a prose se rĂ©vĂšle apte Ă  asseoir le regard dans la durĂ©e, au-delĂ  de la seule expĂ©rience esthĂ©tique. Corps ductile, elle ne se propose pas de cristalliser l’apparition – comme pourrait le faire le poĂšme –, mais d’en franchir le seuil pour accĂ©der au temps interne de l’Ɠuvre. Il revient Ă  la poĂ©sie d’exprimer la conjoncture38 et Ă  la prose de l’expliquer, soit d’en dĂ©plier la temporalitĂ© latente en vue de retrouver dans la peinture ce que Claude Esteban appelle le travail du visible ». Legros 2010 170 39 Le peintre a jetĂ© un charme sur ce qu’il voit, l’a engourdi ou endormi Ă  l’aide de ses brosses e ... 40 Le texte peut s’attarder sur ce qui s’est passĂ© avant l’instant fixĂ© dans/par l’espace du tableau ... 33Introduisant du temps dans la peinture39, le poĂšte offre Ă  l’espace pictural ce qui lui faisait dĂ©faut ; toutefois, fidĂšle Ă  ce que la peinture n’est pas un art du temps, le poĂšme en prose ne trahit pas son rĂ©fĂ©rent le temps imaginĂ©, esquissĂ©, contrariĂ©, hypothĂ©tique
 qu’il construit Ă  chaque fois diffĂ©remment40 donne Ă  percevoir la qualitĂ© d’imminence que rendent perceptible les toiles de Hopper. Le poĂšme en prose, en effet, ne consacre pas une durĂ©e il la rend possible. Ainsi les poĂšmes emploient-ils toutes les ruses de la conjugaison et les subtilitĂ©s du vocabulaire pour dire, non le temps, mais sa possibilitĂ© rĂ©currence du conditionnel, du futur proche, d’un futur comme empĂȘchĂ© dans sa possibilitĂ©, recours au futur antĂ©rieur, Ă  l’hypothĂšse, prĂ©sence saturante des modaux peut-ĂȘtre », sans doute » , mention des habitudes, du vieillissement des corps, rĂ©fĂ©rence au moment de la journĂ©e ou Ă  la saison grĂące Ă  la qualitĂ© de la lumiĂšre, Ă  l’époque grĂące Ă  la date du tableau ou des marqueurs sociĂ©taux telle forme de chapeau, telle architecture
 34Je livre un exemple prĂ©levĂ© Ă  la clausule du poĂšme, cumulant les procĂ©dĂ©s ; le prĂ©sent y rĂ©apparaĂźt systĂ©matiquement aux derniĂšres phrases, comme s’il fallait que les dĂ©rives temporelles rejoignent in fine l’instant Ă  jamais suspendu de la toile 41 Compartiment C, voiture 293 », d’aprĂšs Compartment C, car 293, 1938. On prĂ©fĂšre regarder dehors, mĂȘme si la nuit est tombĂ©e. On distingue parfois, trĂšs vite, des maisons Ă©clairĂ©es dans la campagne. On pourrait y vivre. Ce sont des fermes en bois, avec des clĂŽtures blanches. On y Ă©lĂšverait des chevaux. Un homme va entrer dans le compartiment. C’est le contrĂŽleur. Il a un uniforme et une casquette. C’est un Noir. On lui demandera l’heure Ă  laquelle le train doit arriver Ă  la gare oĂč l’on va descendre. On demandera aussi s’il y a du retard. L’homme rĂ©pondra poliment. Il dira que tout va bien. Il se permettra de demander Ă  la jeune femme si elle dĂ©sire un autre magazine. Il y en a quelques-uns de disponibles ce soir. Il y a trĂšs peu de voyageurs. Beaucoup de gens, maintenant, se dĂ©placement en automobile. Elle dira qu’elle adore le train. L’homme sourira. Elle consulte sa montre, elle garde ses jambes croisĂ©es. Elle a encore un peu de temps devant elle. Son chapeau lui va bien sur ses cheveux blonds. Elle a des joues rebondies, presque 1991 88-89 2. 6. Universel vs. particulier 35Edward Hopper peint la classe moyenne amĂ©ricaine des annĂ©es 1930-60 paysages urbains et ruraux de la cĂŽte Est, scĂšnes campant le quotidien des petite et moyenne bourgeoisies inscrivent sa peinture dans un lieu, un moment, une sociĂ©tĂ©. Pour autant, ce triple marquage spatial, temporel et social finit, non seulement par se confondre avec une certaine idĂ©e de l’AmĂ©rique dĂ©bordant le contexte de son apparition et de ses figurations c’est, pour l’EuropĂ©en, tout l’imaginaire de l’AmĂ©rique moderne qui s’apprĂ©hende, bien au-delĂ  des annĂ©es 1950, de New York et de la classe moyenne Aucun autre artiste n’a peut-ĂȘtre autant captĂ© l’imaginaire de l’AmĂ©rique qu’Edward Hopper », affirme Deborah Lyons, [1997] 2012 11, mais surtout les particularitĂ©s de cet ancrage spatio-temporel et social tendent Ă  s’effacer dans le regard du contemplateur, pour laisser place Ă  un questionnement existentiel transcendant toute considĂ©ration contextuelle. Si Hopper nous donne l’AmĂ©rique, il nous donne, Ă  travers elle, l’humain seul, silencieux, mĂ©lancolique. Les poĂšmes en prose d’Esteban sont en cela fidĂšles Ă  leur modĂšle’, qui ne reconnaissent le rĂ©fĂ©rent amĂ©ricain que pour nous confronter Ă  nous-mĂȘmes. La confidence suivante ouvre le recueil Je ne connais pas les États-Unis d’AmĂ©rique. Comme tant d’autres EuropĂ©ens, je n’ai fait que les traverser. J’ai vu des aĂ©roports, des campus qui se ressemblent, des avenues de marbre et de verre entre lesquelles je me perdais. Je n’ai rien vu. J’ai essayĂ©, un jour, d’en savoir davantage. J’ai regardĂ©, longtemps, des peintures d’Edward Hopper. 1991 7 42 Le mĂȘme phĂ©nomĂšne se produit avec le poĂšte Jacques RĂ©da 1929-, contemporain d’Esteban, qui dit a ... 36Ce n’est pas la confrontation physique avec un territoire qui donne Ă  voir l’AmĂ©rique, mais une Ɠuvre, des images42. Et il est vrai que les textes de Soleil dans une piĂšce vide sont nombreux qui insistent sur le rĂ©fĂ©rent amĂ©ricain, convoquĂ© Ă  hauteur d’une visibilitĂ© picturale dont rendent prioritairement compte les paysages. Paysages urbains, dans Par-dessus les toits » 43 D’aprĂšs City Roofs, 1932. MĂȘme aux États-Unis d’AmĂ©rique, possĂ©der une cheminĂ©e de ce type n’a rien de rĂ©prĂ©hensible, c’est plutĂŽt un signe de rĂ©ussite, et ceux qui n’ont pas rĂ©ussi dans les affaires, mais qui, par hasard ou par hĂ©ritage, ont une telle cheminĂ©e chez eux, participent, sans le savoir, de ce bonheur rĂ©servĂ© aux plus remarquables de leurs 1991 75-76 37Paysages ruraux, encore 44 Cape Ann, Massachussets ». C’est un endroit protĂ©gĂ©. Il n’a pas souffert du changement qui dĂ©nature, un peu partout, le paysage. On n’y construit pas de ces maisons horribles, qu’on achĂšte sur plan, et qui dĂ©figure Cape Cod, par exemple. Des villas avec des façades grotesques, affligeantes, comme celles oĂč vivent les artistes de cinĂ©ma et les nouveaux riches, en Californie. Ici, tout a gardĂ© le sens de la mesure, de l’équilibre, de la proportion, la vieille AmĂ©rique, en somme, celle qui ne peut pas 1991 35 38NĂ©anmoins, l’imaginaire amĂ©ricain n’aurait pas sollicitĂ© de si remarquable façon le poĂšte s’il n’était subsumĂ© par un questionnement ontologique qui, peu ou prou, rĂ©sonne en chacun de nous. Évoquant ces alliĂ©s substantiels » Char que furent, aux yeux du poĂšte, les peintres Luis Fernandez ou Fermin Aguayo qui incarnĂšrent la condition de l’artiste moderne, Laura Legros remarque que le poĂšte trac[e] Ă  ces peintres une conduite d’inquiĂ©tude » 2010 168 or cet ĂȘtre in-quiet, qui mieux que Hopper le figure-t-il ? Ce qui rapproche Claude Esteban d’Edward Hopper est, de fait, une semblable sensibilitĂ© peintre et poĂšte partagent la mĂȘme inquiĂ©tude maĂźtrisĂ©e, presque sereine, qui affleure et interroge l’ĂȘtre, sans relĂąche. Si l’écrivain s’avoue fascinĂ© par la peinture de l’artiste amĂ©ricain, il ne l’est probablement autant que parce qu’elle est tout entiĂšre traversĂ©e, par delĂ  l’apparente sagesse de ses lignes et la maĂźtrise de ses couleurs, de perspectives dĂ©stabilisantes, de paysages dĂ©solĂ©s, de regards perdus, de paroles tues, de gestes inaboutis. Hopper montre ces trous de l’ĂȘtre oĂč s’absente la parole – et quelle meilleure leçon pour la poĂ©sie ? 39Dans L’impatience et l’obscur », prĂ©face au catalogue consacrĂ© Ă  Aguayo en 1974 reprise dans Traces, figures, traversĂ©es, Claude Esteban Ă©voque en ces termes la peinture de son alliĂ© » Je songe ainsi Ă  cet homme qui traverse [...] l’embrasure Ă©troite d’un tableau, et qui nous tourne le dos, qui nous Ă©carte de lui plus qu’il ne s’éloigne. Certes, il est davantage qu’une silhouette entrevue, mais il est moins qu’une personne – la suggestion plutĂŽt, matĂ©rielle et morale Ă  la fois, que l’espace, l’incertitude, la dispersion haineuse des apparences vont bientĂŽt le circonscrire, l’entamer, l’anĂ©antir. Car tous ces visages, dont on remarquera sans doute qu’aucun d’entre eux ne nous regarde, ces visages, ces yeux absents, fixent au-delĂ  de nous [...] un lieu qui les appelle et les aimante – un lieu qui est, peut-ĂȘtre, l’absence de tout lieu. [...]. [1974] 1985 97 45 Le mĂȘme constat pourrait ĂȘtre Ă©noncĂ© au sujet de la peinture du Danois Wilhelm HammershĂži 1864-19 ... 40Comment ne pas Ă©tablir un parallĂšle avec ce lieu » absent qui aimante » la peinture de Hopper, happe au loin les regards perdus de ses figures – moins [que des] personne[s] », il est vrai ainsi la rĂ©currence du on » chez Esteban et l’effacement des traits singuliers chez Hopper ? Cette absence de tout lieu », pour angoissante qu’elle paraisse, est nĂ©anmoins aussi ce qui fait appel d’air et, avec lui, peinture/poĂ©sie. Si le tressaillement est signe d’une angoisse, il est Ă©galement ce par quoi advient la parole, en ce lieu hors de tout lieu » qui est celui-lĂ  mĂȘme de la poĂ©sie, selon l’expression titrant un essai majeur d’Esteban. Aussi, l’ancrage rĂ©aliste de l’Ɠuvre de Hopper45 n’est-il qu’un leurre donnĂ© en pĂąture aux apparences ; Claude Esteban ne s’y est pas trompĂ©, qui fait des personnages hopperiens’ les proies d’un questionnement que la fixitĂ© des images n’a de cesse de reconduire 46 Homme lisant le journal ». Il lit, ou plutĂŽt il fait semblant de lire, il se raccroche Ă  la page comme s’il ne voulait pas voir ce qui se passe autour de lui, ce qui risque de se passer si seulement il lĂšve les yeux. On dirait qu’il a peur de savoir, d’apprendre ce qu’il sait dĂ©jĂ , et lire le journal est un moyen commode de gagner quelques minutes avant de se trouver face Ă  face avec ce qui, fatalement, doit survenir. [...]46 1991 71-72 47 Matin Ă  Cape Cod ». Il suffit de se rĂ©veiller Ă  l’aube, de quitter son lit, d’observer le soleil Ă  travers cette vĂ©randa, au milieu des herbes. Sans hĂąte, paisiblement. Mais la femme n’agit pas ainsi. Elle est pressĂ©e, elle est impatiente. Elle a le corps penchĂ©, ses mains s’agrippent au rebord de la fenĂȘtre. Elle veut tout voir, tout saisir. Elle a des yeux qui interrogent. [...]47 1991 163 41La chance du poĂšme en prose est d’autoriser une micro-narration une lexie », en termes barthĂ©siens qui, tout en ouvrant des possibles narratifs, demeure autosuffisante il court le risque du rĂ©cit tout en le prĂ©servant de la dilution narrative grĂące Ă  la densitĂ©, au rythme et Ă  l’auto-tĂ©lie de ce qui fait en lui poĂšme. 2. 7. Visible vs. invisible 48 Night Windows, Girlie Show, Office in A Small City, New York Movie
 42Qu’elle ressortisse Ă  une logique implacable ou relĂšve de l’aporie, la remarque suivante n’en demeure pas moins fondamentale dans l’apprĂ©hension de la peinture de Hopper le visible suppose l’invisible. Non tant l’invisible prĂ©cĂ©dant ou entourant la toile invisible d’ordre temporel ou spatial redevable d’une logique visuelle Ă©lĂ©mentaire que celui qui l’habite soit l’invisible du visible. Car ce que donne Ă  voir Hopper, peintre que les historiens de l’art qualifient pourtant de rĂ©aliste » voire de naturaliste », n’est pas le visible mais l’invisible. Parodiant la formule fameuse de Klee, je dirais que sa peinture ne reproduit pas le visible elle rend visible l’invisible – lointains invisibles orientant le regard perdu ou transparent des personnages ; pensĂ©es invisibles de ces hommes et femmes silencieux ; espaces qu’un cadrage Ă©trange et des plans rapprochĂ©s cachent en partie Ă  notre regard non seulement Hopper cadre de façon Ă  montrer plusieurs espaces contigus dont certains demeurent tronquĂ©s48, mais encore il place son spectateur tout prĂšs des figures dont il partage consĂ©quemment l’espace, le privant de toute perspective ; invisible extĂ©rieur depuis l’intĂ©rieur, intĂ©rieur depuis l’extĂ©rieur ainsi qu’en tĂ©moignent toutes ces fenĂȘtres ouvertes sur la nuit Hotel Room, Compartment C car 293, Office at Night
 et rĂ©ciproquement ces intĂ©rieurs entourĂ©s de nuit Night Windows, Rooms for Tourists, Nighthawks
. 43Or le poĂšme en prose permet Ă  Claude Esteban d’approfondir cette tension entre visible et invisible d’une part, parce que la fiction fait exister l’invisible, Ă  la lettre en l’imaginant que la composition picturale le prĂ©suppose ou qu’il soit redevable Ă  l’écrivain ; d’autre part, parce que le caractĂšre abstrait de la forme poĂ©tique autorise le visible Ă  ĂȘtre bordĂ© d’invisible et trouĂ© de non-savoir. Aussi le geste d’Esteban consiste-t-il, simultanĂ©ment, Ă  dĂ©crire minutieusement et Ă  flouter’ ses scĂšnes. Travail de floutage rĂ©currence des modaux, recours frĂ©quent au conditionnel, aux suppositions, digressions temporelles ou rĂ©flexives tenant la scĂšne Ă  distance
 qui ont pour paradoxal effet d’épaissir le donnĂ©-Ă -voir le sfumato que met en place le poĂšte fait de la peinture de Hopper le lieu d’une interrogation existentielle qui dĂ©borde le cadre Ă©troit de la toile, Ă©levant ses figures Ă  la dignitĂ© de hĂ©ros tragiques. 44L’invisible est d’abord relatif, dans le recueil, au cadrage et Ă  la composition des toiles auxquelles il fait Ă©cho ; il revient au spectateur de deviner ce qu’il ne peut voir. Pour autant, il ne s’agit pas d’inventer, mais de crĂ©er du volume Ă  partir du visible, soit de sauter par le regard de la deuxiĂšme Ă  la troisiĂšme dimension 49 Bouteilles et objets divers ». Sur la façade, de part et d’autre des deux vitrines, montent quatre colonnettes graciles. Certes, la derniĂšre sur la droite n’apparaĂźt pas, mais la construction est si rĂ©solument symĂ©trique qu’on est en droit de le 1991 154 50 Bureau dans une petite ville ». Par la grande baie de la façade latĂ©rale, on aperçoit l’homme de profil. Seuls sa tĂȘte et son buste sont visibles, le reste du corps est cachĂ© par la table, une table assez longue en bois sombre. On devine toutefois que l’homme est d’une taille relativement 1991 170 45L’invisible apparaĂźt Ă©galement frĂ©quemment, dans ces proses, comme ce qui manque Ă  la scĂšne ; le conditionnel y prend alors en charge le dĂ©sir de l’écrivain-spectateur de voir apparaĂźtre des figures, qui viendraient apporter de la vie, du bruit, Ă  ce qui demeure dĂ©sert, dĂ©sespĂ©rĂ©ment silencieux 51 L’étable de Cobb ». Les bĂȘtes sont Ă  l’étable, et ces petites notes blanches et rousses qui ponctueraient la scĂšne, comme dans les tableaux flamands, font dĂ©faut, cruellement. On aimerait voir des vaches dans le paysage. On entendrait les clochettes en cuivre tinter. On apercevrait peut-ĂȘtre une jeune fille avec un seau, une paysanne qui reviendrait Ă  la ferme, avec un seau plein de lait, lorsque le soir tombe. On ne voit rien de tout 1991 70 Je souligne. 52 Aube sur un quai de gare ». On aimerait que quelqu’un apparaisse sur le quai. Que des locomotives lancent leurs panaches de vapeur dans l’air tout neuf, dans le matin qui se lĂšve. Qu’il y ait du bruit, des chuintements, des Ă©clairs, des chariots que l’on pousse trĂšs vite vers des wagons, avant que le train ne reparte. Mais il n’y a rien de tout cela [
].52 1991 111 Je souligne. 46Cependant, l’invisible ne saurait se rĂ©duire ni Ă  ce que l’on ne peut voir parce que cela Ă©chappe Ă  notre champ de vision, ni Ă  ce que l’on estime manquer Ă  la scĂšne. Il participe aussi de ce que l’on ne peut ou ne veut pas imaginer – l’in-imaginable Ă©tant, par dĂ©finition, l’invisible mĂȘme 53 Mari et femme ». Le lit doit se trouver dans la partie gauche de la chambre, mais il n’apparaĂźt pas. Il serait inutile dans la scĂšne, il serait incongru. On n’imagine pas la nuit, une lampe de chevet, deux corps couchĂ©s cĂŽte Ă  cĂŽte. On ne peut rien 1991 168 54 Bureau dans une petite ville ». On sent bien que cet homme n’existe pas en-dehors de ce bureau qui domine, de ses grandes baies, la ville. Il est impossible d’imaginer l’homme au-dehors. OĂč irait-il ?54 1991 171 47NĂ©anmoins, c’est prioritairement le hors-cadre spatial, temporel que dĂ©veloppent – au sens photographique – les poĂšmes de Soleil dans une piĂšce vide. Comme si les scĂšnes que nous avions sous les yeux n’étaient que des cristallisations momentanĂ©es du visible, rĂ©sultant d’histoires longues et complexes dont nous peinons Ă  remonter le cours ; des scĂšnes qui, comme celles oĂč se dĂ©ploie l’action de la tragĂ©die classique, apparaissent contiguĂ«s Ă  des espaces invisibles mais actifs, qu’elles jouxtent dangereusement la peinture de Hopper est de toutes parts bordĂ©e d’invisible, un invisible que cherche Ă  apprivoiser la fiction. Aussi Alain Buisine reproche-t-il Ă  l’écrivain de peupler sa peinture de personnages qui n’y figurent pas, de doter ceux que nous voyons d’une intĂ©rioritĂ© psychologique, de bouleverser l’uchronie picturale par l’insertion de la diachronie, de mettre en mouvement la tension contenue dans des scĂšnes figĂ©es, d’expliquer des situations qui n’appellent aucun commentaire – bref, le critique tient grief au poĂšte de rendre visible un invisible auto-suffisant. Je ne partage pas cet avis, dont je comprends cependant les motifs Esteban ajoute des couches d’invisible Ă  l’invisible qui hante dĂ©jĂ  la peinture de Hopper. Loin de rĂ©sorber son mystĂšre, il l’épaissit. Jamais, du reste, le poĂšte ne nous impose ni ne se satisfait complĂštement de sa vision ; il nous propose un point de vue, d’imagination, et s’il l’explique, c’est au sens Ă©tymologique oĂč il le dĂ©plie comme l’on dĂ©plie un tissu pour le dĂ©ployer. Ce que nous voyons ne nous suffit pas nous en parlons, nous l’écrivons. Pour autant, dĂ©truisons-nous ce qui fait le charme chant, poĂšme de la peinture parce que nous en faisons quelque autre chose ? 55 D’aprĂšs Two Puritans, 1945. 56 Un phare sur la colline », 1991 23-25. Un homme et une femme, y apprend-on, avaient l’habitude ... 57 Soir d’étĂ© ». 58 Entretien nocturne ». 59 Bureau dans une petite ville ». 60 Tunnels », d’aprĂšs Approaching a City, 1946. 48Les passĂ©s qu’invente le poĂšte Ă  des paysages sans histoires, les peuplant d’existences issues d’une rĂȘverie habitĂ©e par l’imaginaire culturel amĂ©ricain Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », Deux puritains55 », oĂč affleure Ă©galement le rĂ©fĂ©rent autobiographique Un phare sur la colline56 » ; les piĂšces attenantes Ă  la scĂšne dont il imagine le dĂ©cor Cette maison est laide, [
] avec des meubles absurdes, des poupĂ©es et des coussins roses sur le lit57. » 1991 147-148, antichambres qu’il associe au passage des personnages avant qu’ils n’entrent en scĂšne C’est un homme qui soigne son apparence. C’est le patron. Il a dĂ» accrocher la veste de son complet Ă  un cintre, quelque part, dans l’entrĂ©e ou dans une autre piĂšce, pour ne pas la froisser et pour ĂȘtre plus Ă  son aise et s’expliquer avec ses deux partenaires58. » 1991 159 ou qui mettent en exergue, par contiguĂŻtĂ©, un lieu dont est soulignĂ©e l’abstraction La vie se dĂ©roule ailleurs, dans d’autres bureaux, derriĂšre celui-ci, ou plus loin, Ă  d’autres Ă©tages59. » 1991 171 toutes ces mises en perspective spatio-temporelles donnent Ă  voir un invisible qui, s’il est le fruit de l’imagination d’un poĂšte peuplant de ses fantaisies les tunnels » obscurs de la peinture de Hopper, accompagne notre propre regard dans ces trou[s] noir[s] qui vien[nen]t60 » 1991 142 Ă  notre rencontre. Conclusion 49Qu’apporte la dimension poĂ©tique du poĂšme en prose aux micro-rĂ©cits composant Soleil dans une piĂšce vide ? Elle assourdit le rĂ©cit, de mĂȘme qu’une forme de surditĂ© assourdit le visible, chez Hopper. Car tout n’est pas dicible, racontable – et mĂȘme prĂ©hensible ; approcher le RĂ©el ne se peut qu’à accepter dĂ©tours, approximations, sfumatos. Voir n’est pas savoir ; a contrario, voir oblige Ă  accepter que nous ne savons pas. Écrire dans les traces de la peinture, par consĂ©quent, reconduit l’ignorance en la creusant 61 Dimanche matin », d’aprĂšs Early Sunday Morning, 1930. [La rue] qui apparaĂźt ici n’a rien d’extraordinaire, et cependant, si on voulait la dĂ©crire, si on voulait seulement rendre compte de ce qu’elle est, il faudrait des pages et des pages d’écriture, et encore sans ĂȘtre sĂ»r d’avoir vraiment tout dit. On aura racontĂ©, rien de plus. On aura accumulĂ© de petites notations, Ă  la suite les unes des autres. Mais le principal, l’identitĂ© de la rue, nous aura Ă©chappĂ©. Disons donc seulement, pour faire semblant de nous en approcher, que le ciel est bleu pĂąle au-dessus des 1991 46 50Que font les poĂšmes d’Esteban si ce n’est s’attacher Ă  faire semblant de s’approcher de la peinture de Hopper ? Pour se savoir vouĂ©e Ă  l’échec Mais aprĂšs avoir dit tout cela, notĂ© cela, on sent bien qu’on demeure au seuil de l’énigme » 1991 48, la dĂ©marche n’en aboutit pas moins Ă  47 rĂ©cits-poĂšmes qui, en dĂ©pit des allĂ©gations du poĂšte, cernent probablement mieux qu’un savant commentaire l’univers hopperien. 62 On se reportera Ă  l’analyse remarquable de GĂ©rard Farasse. 63 RedoublĂ©e et transmĂ©diale, dans la mesure oĂč Esteban regarde le personnage peint par Hopper Ă  trav ... 64 Bureau dans une petite ville ». L’épigraphe de Soleil dans une piĂšce vide est empruntĂ©e au mĂȘme ... 5147 tableaux, 47 textes autant de stations poĂ©tiques sur le chemin de la peinture de Hopper, qui finissent par se transform[er] en une histoire » 1991 4Ăšme de couverture dont on peine Ă  distinguer les traits du personnage principal peintre ou poĂšte ? À qui, donc, appartient la peinture ? C’est la question que l’on est en droit de se poser Ă  la lecture de ces rĂ©cits, oĂč affleure par endroits le rĂ©fĂ©rent autobiographique, comme si le poĂšte rĂ©alisait dans ces discrets indices son souhait premier d’entrer dans la toile par un petit bout » Esteban 2001 200 pour en devenir un personnage – ou un livre » Esteban 1991 4Ăšme de couverture ; oĂč certains personnages campĂ©s par le peintre apparaissent comme autant d’allĂ©gories de l’écrivain la jeune couturiĂšre, au limen, figure du rhapsode entamant son ouvrage62 ; l’employĂ© de bureau, rĂ©incarnation redoublĂ©e et transmĂ©diale63 de Bartleby le scribe, qui n’écrit pas », n’a peut-ĂȘtre jamais Ă©crit une ligne » et prĂ©fĂšre ne jamais commencer64 » 1991 173 ; le peintre absent dont le poĂšte imagine qu’il a vĂ©cu lĂ , dans cette piĂšce ensoleillĂ©e dĂ©sormais vidĂ©e de ses habitants, sur laquelle se clĂŽt significativement le recueil Ă©ponyme. 52Hopper a confiĂ©, Ă  propos de Sun in an empty room I am after me » Bonnefoy [1989] 1995 250. À la suite du peintre, entretenant le mĂȘme paradoxe, le poĂšte est aprĂšs lui » alors mĂȘme qu’il cherche Ă  s’effacer, comme si l’effacement poser la plume et s’effacer » sont les derniers mots de la quatriĂšme de couverture signĂ©e de ses initiales Ă©tait la condition d’accĂšs Ă  soi-mĂȘme. 53Avant d’en venir au sujet de la table ronde autour d’Octavio Paz, PoĂ©sie et Peinture », Esteban Ă©prouve le besoin de s’arrĂȘter sur la question de la traduction ; je cite une partie de son propos, qui entre en rĂ©sonance Ă©troite avec les poĂšmes en prose dĂ©diĂ©s Ă  Hopper – qu’il a peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  Ă©crire Ă  cette date [
] je voudrais insister sur un autre Ă©lĂ©ment qui d’ailleurs peut se relier trĂšs simplement Ă  la rĂ©flexion d’Octavio Paz sur les arts plastiques, qui est celui que j’appellerais, au sens le plus large du terme, le rĂŽle de la traduction – non pas simplement que je veuille le limiter Ă  la traduction d’un poĂšme d’une langue Ă  l’autre, [
] mais du processus profond de la traduction, c’est-Ă -dire le passage des signes d’un registre Ă  l’autre, d’une langue Ă  l’autre, qu’il s’agisse de la traduction de poĂ©sie, ou de la traduction de signes plastiques dans une langue. 1989 17 54Le poĂšte poursuit en ces termes, dĂ©veloppant Ă  partir du mot translation », qu’il entend depuis l’anglais mais surtout en son sens gĂ©omĂ©trique », sa vision de la traduction auprĂšs de Paz ; or il apparaĂźt que les proses de Soleil dans une piĂšce vide ont tout Ă  voir avec elle, la traduction s’apparentant Ă  un acte d’amour [mes italiques entre crochets] [
] Octavio Paz a cette dĂ©finition, que je trouve merveilleuse et un peu Ă©tonnante [...] pour moi la traduction est Ă  la fois amour et pĂ©dagogie », c’est-Ă -dire, amour, le besoin de s’enrichir et d’enrichir sa propre langue par le truchement d’une langue Ă©trangĂšre Ă  cette langue [ le poĂšme en prose, grĂące Ă  la peinture de Hopper], et pĂ©dagogie, c’est-Ă -dire une maniĂšre d’offrir Ă  ceux de la mĂȘme tribu, au sens de MallarmĂ©, quelque chose dans leur langue qui jusqu’alors ne leur appartenait pas [ la peinture, pour la poĂ©sie] [
]. 1989 17 55Dans son essai sur le graveur et sculpteur espagnol Eduardo Chillida 1924-2002, qui prĂ©cĂšde de quelque vingt ans ses textes dĂ©diĂ©es Ă  Edward Hopper 1972/1991, Claude Esteban Ă©crit [L]’anecdote est peut-ĂȘtre cet instant mĂ©taphorique oĂč le discontinu du quotidien s’accorde avec le cheminement secret d’une Ăąme – et cristallise tout Ă  coup ce que l’on pourrait nommer une fable. » 1972 9 Lisant cela, comment ne pas songer aux toiles du peintre amĂ©ricain comme Ă  leur Ă©cho poĂ©tique ? Fables Ă  leur maniĂšre, en effet, que ces peintures et ces poĂšmes en prose – mais fables modernes, qui ne nous dĂ©livrent aucune morale pour nous laisser seuls face Ă  la beautĂ© tragique de l’humaine condition. RĂ©fĂ©rences picturales Cobb's Barns and Distant Houses. Edward Hopper. v. 1930. Huile sur toile, 73,3 x 109,2 cm. Whitney Museum of American art, New York. Railroad Sunset. Edward Hopper. 1929. Huile sur toile, 74,5 x 122,2 cm. Whitney Museum of American Art, New York. Automat. Edward Hopper. 1927. Huile sur toile, 69,9 x 90,5 cm. Des Moines art center, Iowa. New York Movie. Edward Hopper. 1939. Huile sur toile, 81,9 x 101,9 cm. MOMA, New York. Girly Show. Edward Hopper. 1941. Huile sur toile, 81,3 x 96,5 cm. Collection privĂ©e. Nighthawks. Edward Hopper. 1942. Huile sur toile, 84,1 x 152,4 cm. The Art Institute of Chicago, Chicago. Office in a Small City. Edward Hopper. 1953. Huile sur toile, 71,7 x 101,6 cm. The Metropolitan Museum of art, New York. Sun in an Empty Room. Edward Hopper. 1963. Huile sur toile, 73 x 100 cm. Collection privĂ©e. Room in New York. Edward Hopper. 1932. Huile sur toile, 73,5 x 91,5 cm. Sheldon Memorial Art Gallery, Lincoln. Western Motel. Edward Hopper. 1957. Huile sur toile, 77,8 x 128,3 cm. Yale University Art gallery, New Haven. Cape Cod Morning. Edward Hopper. 1950. Huile sur toile, 87 x cm. Smithsonian Institution, Washington Lighthouse Hill. Edward Hopper. 1927. Huile sur toile, x cm. Dallas Museum of Art, Dallas. Dawn in Pennsylvania. Edward Hopper. 1942. Huile sur toile, 62,2 x 112,4 cm. Terra Museum of American Art, Chicago. Compartment C, car 293. Edward Hopper. 1938. Huile sur toile, 50,8 x 45,7 cm. Collection privĂ©e. Two Puritans. Edward Hopper. 1945. Huile sur toile, 76,2 x 101,6 cm. Collection privĂ©e. Approaching a City. Edward Hopper. 1946. Huile sur toile, 68,9 x 91,4 cm. The Phillips Collection, Washington Early Sunday Morning. Edward Hopper, 1930. Huile sur toile, 89,4 x 153 cm. Whitney Museum of American Art, New York. Top of page Bibliography Textes de Claude Esteban par ordre de parution Esteban, Claude Chillida, Paris Maeght, 1972. Esteban, Claude Un lieu hors de tout lieu, Paris GalilĂ©e, coll. Ă©critures/figures », 1979. Esteban, Claude Palazuelo, Paris Maeght, 1980. Esteban, Claude Cosmogonie, Draguignan Lettres de Casse, 1981 ; repris dans Conjoncture du corps et du jardin suivi de Cosmogonie, Paris Flammarion, 1983 [Prix MallarmĂ©]. 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RĂ©da, Jacques Affranchissons-nous, Montpellier Fata Morgana, 1990. Top of page Notes 1 On se reportera au collectif Le Travail du visible Claude Esteban et les arts plastiques pour prendre la mesure de cet engagement essentiel. 2 Je crois sincĂšrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poĂ©tique ; non pas celle-ci, froide et algĂ©brique, qui, sous prĂ©texte de tout expliquer, n’a ni haine ni amour, et se dĂ©pouille volontairement de toute espĂšce de tempĂ©rament ; mais, – un beau tableau Ă©tant la nature rĂ©flĂ©chie par un artiste, – celle qui sera ce tableau rĂ©flĂ©chi par un esprit intelligent et sensible. Ainsi le meilleur compte-rendu d’un tableau pourra ĂȘtre un sonnet ou une Ă©lĂ©gie. // Mais ce genre de critique est destinĂ© aux recueils de poĂ©sie et aux lecteurs poĂ©tiques. Quant Ă  la critique proprement dite, j’espĂšre que les philosophes comprendront ce que je vais dire pour ĂȘtre juste, c’est-Ă -dire pour avoir sa raison d’ĂȘtre, la critique doit ĂȘtre partiale, passionnĂ©e, politique, c’est-Ă -dire faite Ă  un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d’horizons. » Baudelaire [1846], 1999 141 Je souligne. 3 Les toiles de Hopper s’apparentent Ă  des vies silencieuses » still lives – l’expression française natures mortes » se rĂ©vĂ©lant rĂ©solument inappropriĂ©e. C’est une mĂȘme vibration de silence que j’entends dans les Ɠuvres de Morandi et Hopper cruches ou verres, chez l’un, personnages ou paysages, chez l’autre – peu importe les formes que prend leur relation au rĂ©el. 4 La recension de GaĂ«tan Brulotte suggĂšre dans son premier paragraphe Il s’agit peut-ĂȘtre de poĂšmes en prose qui auraient la forme de narrations brĂšves. » Pour autant, la piste ne sera pas explorĂ©e, Brulotte s’attachant Ă  faire d’Esteban un commentateur » produisant de courts rĂ©cits » 1992 133. Il est vrai que l’article participe de la note de lecture quelque peu complaisante davantage que de l’étude critique. 5 D’aprĂšs Cobb’s Barn and Distant Houses, v. 1931. 6 D’aprĂšs Railroad Sunset, 1929. 7 Cf. peu d’hommes sont douĂ©s de la facultĂ© de voir ; il y en a moins encore qui possĂšdent la puissance d’exprimer. » Baudelaire [1863] 1999 516 8 Les textes citĂ©s d’Esteban s’attachent respectivement Ă  Automat 1927, New York Movie 1930, Girlie Show 1941, Nighthawks 1942, Office in a Small City 1953. 9 Relativement critique vis-Ă -vis de l’entreprise d’Esteban, Buisine place en Ă©pigraphe cette phrase de Hopper Le tableau n’a pas Ă  raconter plus que cela, et j’espĂšre qu’il ne racontera pas quelque anecdote car aucune n’est intentionnelle. » 1994 259 GĂ©rard Farasse y rĂ©pond indirectement dans son Ă©tude, soulignant qu’ en dĂ©pit de ses dĂ©clarations, [Hopper] aimait, en compagnie de sa femme, Ă  baptiser ses personnages et Ă  Ă©laborer des scĂ©narios Ă  partir de ses tableaux. » 2010 214. L’anecdote est rapportĂ©e par Ivo Kranzfelder 2006 143. 10 Henry Gil note Ă  juste titre qu’ il s’agit d’un narratif Ă  peine esquissĂ© qui bifurque souvent, et empreint de poĂ©ticitĂ© dans sa façon de traiter le sens et les sens par association d’idĂ©es. » 2010 227 11 Psychose dans Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », dont on sait que la toile inspira le film ; FenĂȘtre sur cour, mais aussi Le Faucon maltais, dans Trois fenĂȘtres, la nuit » ; Les Anges de l’enfer, explicitement citĂ© dans Les Oiseaux de nuit »  12 Bureau dans une petite ville ». 13 Ces catĂ©gories, qui ont le mĂ©rite de la clartĂ©, ne sont cependant pas impermĂ©ables. 14 Les ouvrages et articles sont trop nombreux pour ĂȘtre citĂ©s on se reportera Ă  la Bibliographie des Ă©crits sur l’art de Claude Esteban » Ă©tablie par Xavier Bruel dans Le Travail du visible. Claude Esteban et les arts plastiques, 285-299. 15 Laura Legros montre bien que la prose critique du poĂšte va [
] en fin de parcours se pencher vers le mode fictionnel du comme si » ; et lorsqu’elle ajoute, Ă  propos de la mise en mouvement des Buveurs de VĂ©lasquez, dans Les Gueux en Arcadie » 2000 La figuration se fait Ă  proprement parler fiction lorsqu’elle est associĂ©e Ă  une temporalisation, voire une narrativisation », on ne peut que songer Ă  ce qui se trame dans les textes dĂ©diĂ©s Ă  Hopper 2010 172. 16 Si le terme d’ accompagnement » est employĂ© positivement par Esteban pour qualifier la seconde approche, de type poĂ©tique 2001 195, on pourrait aussi craindre qu’une telle approche ne se transforme, au yeux du lecteur, en approximation – pour qui prĂ©fĂšrerait la raison scientifique Ă  la raison poĂ©tique », Ă  reprendre le titre d’un essai majeur de Claude Esteban. 17 Cf. l’article sus-citĂ© de Laura Legros. 18 Cf. [
] tous les grands poĂ«tes deviennent naturellement, fatalement, critiques. Je plains les poĂ«tes que guide le seul instinct ; je les crois incomplets. [
] il est impossible qu’un poĂ«te ne contienne pas un critique. Le lecteur ne sera donc pas Ă©tonnĂ© que je considĂšre le poĂ«te comme le meilleur de tous les critiques. » Baudelaire [1861] 1989 280. Si le propos concerne la musique de Wagner, on sait que c’est le regard portĂ© sur les arts plastiques qui a fait de Baudelaire le critique d’art admirable qu’il est devenu. 19 Les Ă©tudes conduites par GĂ©rard Farasse ou Henry Gil lisent admirablement certains de ces textes ; mon regard ne se substitue pas Ă  leurs analyses il poursuit Ă  leurs cĂŽtĂ©s la lecture du recueil d’Esteban, sans insister sur ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© soulignĂ©. 20 On se reportera notamment au chapitre La nature et son lieu » [1983] de Traces, figures, traversĂ©es 1985 253-272. 21 Le peintre Aguayo, qui s’entretient avec Claude Esteban, constate PlutĂŽt qu’à voir, l’Ɠil a tendance Ă  reconnaĂźtre. C’est sa fonction la plus importante de reconnaĂźtre, pas de voir. » 1985 124 22 Cf. Tout ce que je veux, c’est peindre la lumiĂšre sur l’angle d’un mur, sur un toit. », Edward Hopper citĂ© par Yves Bonnefoy [1989] 1995 235. Dans cette Ă©tude, Bonnefoy analyse la dĂ©cisive et dĂ©finitive confiance dans la lumiĂšre » que l’artiste amĂ©ricain dut Ă  sa dĂ©couverte de la peinture française lors de son sĂ©jour parisien 230 et sq. 23 Si les 47 textes suivent l’ordre chronologique de composition des tableaux de 1921 Ă  1963, il reste que leur choix appartient au poĂšte – de mĂȘme que c’est lui qui dĂ©cide d’interrompre sa suite avec Soleil dans une piĂšce vide » À la fin, il lui semble avoir vĂ©cu tout cela, et lorsque le soleil, un aprĂšs-midi d’étĂ©, traverse une piĂšce vide, il devine que le peintre va mourir et qu’il lui faut, tel Bartleby le copiste, Ă©crire, lui, la derniĂšre phrase du livre, poser la plume et s’effacer. » dernier paragraphe de la 4Ăšme de couverture 24 L’analyse pourrait s’appliquer Ă  n’importe quel poĂšme du recueil. 25 Soleil dans une piĂšce vide », d’aprĂšs Sun in an Empty Room, 1963. 26 MĂȘme lorsque le personnage nous’ regarde, telle la femme assise de Western Motel, c’est comme si nous Ă©tions, pour lui, transparents nĂ©cessaires quoique invisibles – ce qui est le propre de tout spectateur
 27 Dans son Ă©tude sur Hopper rĂ©digĂ©e en 1989 pour le catalogue d’exposition du musĂ©e Cantini de Marseille, Bonnefoy laisse entendre que l’alternative Ă©quivaut Ă  un repentir les personnages de Hopper regardent ailleurs, ou nulle part » [[1989] 1995 239. 28 D’aprĂšs Cape Cod Morning, 1950. 29 L’étude que consacre Henry Gil Ă  la tentation du romanesque » analyse avec attention les diffĂ©rentes valeurs prises par le on » dans le recueil 2014 225-238. 30 Un phare sur la colline », d’aprĂšs Lighthouse Hill, 1927. 31 Trois fenĂȘtres, la nuit ». 32 Chop Suey ». 33 Aube sur un quai de gare », d’aprĂšs Dawn in Pennsylvania, 1942. 34 Une Ă©tude prĂ©cise gagnerait Ă  ĂȘtre conduite sur la façon qu’a chaque scĂšne de rĂ©pondre singuliĂšrement Ă  chaque tableau, notamment dans le choix des Ă©lĂ©ments retenus par le poĂšte et dans la maniĂšre qu’a son regard de se dĂ©placer sur la toile, dont les mouvements influent indubitablement sur l’agencement textuel. Brian O’Doherty commente dans sa prĂ©sentation des registres du peintre, Le mot et l’image une entente rĂ©ciproque », l’excellence des descriptions de Jo, sa femme, et Ă©tablit un parallĂšle avec les dossiers musĂ©aux associant la reproduction de l’Ɠuvre avec sa description Ă©crite le critique d’art remarque que l’art de dĂ©crire un tableau n’est pas naturel » 2012 28, l’opĂ©ration impliquant une succession d’étapes que l’on serait bien en peine de rĂ©duire Ă  un protocole. 35 On aura remarquĂ© que les titres des poĂšmes correspondent presque toujours Ă  ceux donnĂ©s par Hopper Cape Cod Morning > Matin Ă  Cape Cod » ; Office in a Small City > Bureau dans une petite ville » ; Sun in an Empty Room > Soleil dans une piĂšce vide » etc.. Presque. On a pu voir, en outre, que la question du titrage Ă©tait loin d’ĂȘtre anodine aux yeux du poĂšte Girlie Show est conservĂ© tel quel comme Chop Suey, Summertime, Rooms for tourists ou Western Motel, pour diverses raisons que l’on conçoit sans peine, dans la mesure oĂč Esteban reconnaĂźt n’avoir pas rĂ©ussi Ă  en donner un Ă©quivalent satisfaisant en français. Avouant ĂȘtre attentif au titre de ses textes, Esteban nous invite par lĂ  mĂȘme Ă  nous interroger sur le presque’ qui fait que nombre des titres choisis pour ses poĂšmes signent un lĂ©ger dĂ©calage avec les originaux Two on the Aisle devient Fauteuils d’orchestre » ; Automat devient Distributeur de cafĂ© » ; Hodgkin’s House, Cape Ann, Massachussets devient Cape Ann, Massachussets » ; Cobb’s Barn and Distant Houses devient L’étable de Cobb » ; Cape Cod Evening devient Maison, herbe et chien » ; Approaching a City devient Tunnels » ; Seven devient Bouteilles et objets divers » ; Hotel by a Railroad devient Mari et femme »  Ce lĂ©ger tremblé’ des titres suppressions ou modifications de diverses teneurs signifie deux choses, apparemment contradictoires d’une part, le poĂšte marque son territoire, celui des mots. S’il n’est que’ l’interprĂšte d’une peinture qui le prĂ©cĂšde, il se rĂ©serve prĂ©cisĂ©ment le droit de l’interprĂ©ter. D’autre part, et paradoxalement, les titres qu’il soumet sonnent’ Ă©trangement comme des titres d’Ɠuvres picturales Bouteilles et objets divers » fait songer Ă  une nature morte ; Maison, herbe et chien » Ă  une scĂšne de genre ; Mari et femme » Ă  un portrait
 Comme si le poĂšte s’appropriait la peinture en donnant des titres de tableaux Ă  ses poĂšmes
 Admirable chassĂ©-croisĂ© pour qui veut penser les relations de la poĂ©sie Ă  la peinture ! Et comment ne pas songer que City Roofs devenu Par-dessus les toits » est un clin d’Ɠil d’Esteban Ă  Hopper, peintre qui goĂ»tait tout particuliĂšrement la poĂ©sie entre autres française et lisait Verlaine dans le texte ? 36 Claude Esteban Ă©voque l’impossible bilinguisme, l’entre-deux langues simultanĂ©ment douloureux et fĂ©cond français/espagnol Ă  l’origine de sa vocation poĂ©tique dans son rĂ©cit autobiographique Le Partage des mots. 37 D’aprĂšs Western Motel, 1957. Tout est terrible » constitue l’excipit. 38 RĂ©fĂ©rence est faite Ă  Conjoncture du corps et du jardin. 39 Le peintre a jetĂ© un charme sur ce qu’il voit, l’a engourdi ou endormi Ă  l’aide de ses brosses et de ses pinceaux. La rĂȘverie d’Esteban dĂ©livre la rĂ©alitĂ© de cet enchantement en la faisant retourner Ă  son flux. Il introduit dans l’image, dont les personnages sont Ă  la source de dĂ©rives narratives et d’improbables rĂ©cits qui bifurquent, ce qui lui manquera toujours le temps. » Farasse 2010 200 40 Le texte peut s’attarder sur ce qui s’est passĂ© avant l’instant fixĂ© dans/par l’espace du tableau ainsi Maison prĂšs de la voie ferrĂ©e », d’aprĂšs House by the Railroad, 1925, tout entier tournĂ© vers le passĂ© de la maison ou commencer avec lui ainsi Summertime », d’aprĂšs Summertime, 1943 ; il peut Ă©galement supposer ce qui va se passer, notamment Ă  la coda des poĂšmes, chaque prose dosant’ diffĂ©remment l’expĂ©rience temporelle. On se reportera aux pages 230-235 de l’analyse conduite par Henry Gil. 41 Compartiment C, voiture 293 », d’aprĂšs Compartment C, car 293, 1938. 42 Le mĂȘme phĂ©nomĂšne se produit avec le poĂšte Jacques RĂ©da 1929-, contemporain d’Esteban, qui dit avoir rencontrĂ©, enfant, la vraie AmĂ©rique » grĂące aux vignettes du Journal de Mickey 1984 14-19 qui l’auront dispensĂ© de tout voyage rĂ©el aux États-Unis. Cette supĂ©rioritĂ© de la reprĂ©sentation sur la confrontation gĂ©ographique se confirmera avec la dĂ©couverte des faux timbres » du peintre amĂ©ricain Donald Evans 1945-1977, que raconte son livre Affranchissons-nous l’AmĂ©rique ne se rendrait-elle perceptible, pour un EuropĂ©en, qu’à travers la mĂ©diation d’une image et d’un cadre vignettes, timbres, toiles, Ă©crans
 ? 43 D’aprĂšs City Roofs, 1932. 44 Cape Ann, Massachussets ». 45 Le mĂȘme constat pourrait ĂȘtre Ă©noncĂ© au sujet de la peinture du Danois Wilhelm HammershĂži 1864-1916, qui prĂ©sente bien des points communs avec celle de Hopper. 46 Homme lisant le journal ». 47 Matin Ă  Cape Cod ». 48 Night Windows, Girlie Show, Office in A Small City, New York Movie
 49 Bouteilles et objets divers ». 50 Bureau dans une petite ville ». 51 L’étable de Cobb ». 52 Aube sur un quai de gare ». 53 Mari et femme ». 54 Bureau dans une petite ville ». 55 D’aprĂšs Two Puritans, 1945. 56 Un phare sur la colline », 1991 23-25. Un homme et une femme, y apprend-on, avaient l’habitude de se promener prĂšs du phare, l’étĂ©, cueillant des fleurs, regardant la mer. Mais [l]a femme est morte. On dit qu’elle Ă©tait plus ĂągĂ©e que lui, qu’elle Ă©tait de santĂ© fragile. Mais ce fut par accident, un jour de septembre, Ă  quelques kilomĂštres du phare. » Claude Esteban intĂšgre ainsi discrĂštement Ă  cette fiction picturale la mort de sa propre femme la peintre Denise Esteban. On se reportera Ă  l’admirable ÉlĂ©gie de la mort violente. 57 Soir d’étĂ© ». 58 Entretien nocturne ». 59 Bureau dans une petite ville ». 60 Tunnels », d’aprĂšs Approaching a City, 1946. 61 Dimanche matin », d’aprĂšs Early Sunday Morning, 1930. 62 On se reportera Ă  l’analyse remarquable de GĂ©rard Farasse. 63 RedoublĂ©e et transmĂ©diale, dans la mesure oĂč Esteban regarde le personnage peint par Hopper Ă  travers le personnage de Melville, pour en venir lui-mĂȘme Ă  rĂ©crire la figure de l’employĂ© de bureau. 64 Bureau dans une petite ville ». L’épigraphe de Soleil dans une piĂšce vide est empruntĂ©e au mĂȘme livre de of page References Electronic reference Marie Bourjea-Joqueviel, Une vie moderne et plus abstraite ». Claude Esteban / Edward Hopper poĂšmes en prose », Textes et contextes [Online], 2019, Online since 06 December 2019, connection on 24 August 2022. URL of page About the author Marie Bourjea-Joqueviel MCF HDR, UniversitĂ© Paul-ValĂ©ry Montpellier 3, Route de Mende, 34090 Montpellier, RIRRA 21 EA 4209Top of page Forum Futura-Maison les forums de la maison Habitat bioclimatique, isolation et chauffage Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire  RĂ©pondre Ă  la discussion Affichage des rĂ©sultats 1 Ă  18 sur 18 08/10/2010, 18h58 1 ESTY14 Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire - Bonjour Ă  tous, Je suis Ă  la recherche d'une solution. J'ai achetĂ© une ancienne gare et je suis actuellement en train de la rĂ©novĂ©e. Il se trouve que je ne sais pas du tout quoi faire pour l'isolation. Aussi, je lance un Ă  toutes les personnes susceptibles de m'aider. N'hĂ©siter pas Ă  me proposer des solutions. Dimension 3 niveaux avec 270 mÂČ Construction de 1960. Merci d'avance. - 08/10/2010, 20h33 2 mimychatmiaou Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Bonsoir, une question Meme si c'est une ancienne gare, la voie a proximitĂ© est desaffectĂ©e ? Une petite photo aussi ? 08/10/2010, 20h38 3 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Hello, Oui, en clair isolation thermique et/ou phonique ??? A+ 08/10/2010, 22h06 4 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Non, la voie ferrĂ©e n'est pas dĂ©sinfectĂ©e. Les trains passent toujours par lĂ . La maison de la gare a Ă©tĂ© remplacĂ©e par un abri et dĂ©placĂ©e quelques mĂštres plus loin. Aujourd'hui A voir en vidĂ©o sur Futura 10/10/2010, 09h13 5 Darth Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Au moins y'en a un qui sera heureux les jours de grĂȘve Sinon l'idĂ©al c'est l'isolation par l’extĂ©rieur, Ă  premiĂšre vue le bĂątiment s'y prĂȘte bien, il a des formes simples. L'isolation par l’extĂ©rieur va te paraitre cher, mais au final tu vas t'y retrouver en Ă©conomies de chauffage, disparition des problĂšmes de pont thermique et simplification de la rĂ©novation intĂ©rieure... Maintenant n'oublie pas que tu es Ă  proximitĂ© de la voie et de la catĂ©naire, il te faudra passer par RFF rĂ©seau ferrĂ© de France pour la mise en place d'un Ă©chafaudage Ă  proximitĂ© du quai et surtout de la catĂ©naire car il y a des rĂšgles trĂ©s strictes, un ouvrier ne doit pas pouvoir approcher d'une certaine zone, mĂȘme sans toucher le fil de la catĂ©naire 25000v on peut mourir d’électrocution rien qu'en tirant un arc! De mĂȘme que l'Ă©chafaudage doit ĂȘtre correctement reliĂ© Ă  la terre sous peine de choc Ă©lectrique. Tout ça risque d'augmenter la facture! Ă  toi de voir, mais l'isolation par l'exterieur reste le plus performant quand la maison le permet. Pour ce qui est du bruit... tu ne pourra pas faire de miracles Ă  cette distance de la voie car tu aura toujours les vibrations transmises par le sol. A moins de mettre la maison sur des amortisseurs... ChaudiĂšre biomasse 10kw plaquettes, cereales, granulĂ©s 10/10/2010, 09h25 6 ericdu54 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire bonjour juste une question quelle est l'orientation da la facade donnant sur la voie? 10/10/2010, 09h26 7 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Bonjour. L'ITE en fonction de l'isolant LDR/LDB apporte une protection efficace contre les bruits aĂ©riens. + Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules CĂ©sar 10/10/2010, 09h34 8 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire EnvoyĂ© par ESTY14 la voie ferrĂ©e n'est pas dĂ©sinfectĂ©e.[/LIST] Bjr Ă  toi, Va falloir sĂ©rieusement y songer , alors !! A+ 10/10/2010, 12h47 9 JC47999 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Il faut s’intĂ©resser en prioritĂ© Ă  l’isolation phonique des menuiseries et des entrĂ©es d’air qui constituent le maillon faible. Menuiseries doubles vitrages dissymĂ©triques et entrĂ©es d’air correspondantes 30 – 35 – 40 Db etc
suivant PV d’essais. Pour aller plus loin, doubles fenĂȘtres, mais ce n’est peut-ĂȘtre pas nĂ©cessaire. Egalement voir le problĂšme des cheminĂ©es Ă  boucher et la toiture Ă  isoler par masse plaque de plĂątre ou autre + ressort isolant fibreux. 10/10/2010, 15h34 10 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire La façade qui donne sur la voie est orientĂ©e nord-est. 10/10/2010, 16h12 11 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire En fait, oĂč s'arrĂȘte la propriĂ©tĂ©? Au mur, Ă  la verticale de la gouttiĂšre, au bord du quai ??? ça change les solutions... Jusqu'ici tout va bien... 10/10/2010, 16h14 12 ericdu54 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Bonjour Alors personnellement je serais radical je condamnerai totalement la facade vers la voie ferrĂ©e....Vous fermez toutes les ouvertures avec des parpaings ou autre et isolation extĂ©rieur avec de la laine de roche qui est un bon isolant sonore .... . Bien sur isolation extĂ©rieur pour le reste de la maison Ă©galement Je ne pense pas que vous avez un projet de terrasse ou autre au bord de la voie.... 10/10/2010, 16h22 13 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Polo 974, La propriĂ©tĂ© s'arrĂȘte Ă  1,5m du mur face aux voies. 10/10/2010, 16h25 14 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Eric du 54, Si nous condamnons la façade vers la voie, il n'y aura pas de luminositĂ© en bas. En plus, A l'Ă©tage les fenĂȘtres des chambres sont de ce cĂŽtĂ©. 10/10/2010, 16h33 15 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire je suis du mĂȘme avis qu'ericdu54. sinon, les gens vont venir frapper chez toi pour acheter un billet tu ouvres des persiennes Ă  l'Ă©tage, pour les chambres. c'est qd mĂȘme incroyable que cette gare a Ă©tĂ© vendue, Ă  qqs mĂštres du rail. mĂȘme si certaines abritent des agents en logement de fonction, lĂ , c'est pas le cas. Et si tu as des enfants, faut que tu clĂŽtures sur les cĂŽtĂ©s... 10/10/2010, 16h35 16 ericdu54 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire Ok je vois Une question vous ĂȘtes certain de l'orientation???? Car facade nord-est dit soleil le matin venant de la droite gauche de la photo et pas de soleil le soir et pourtant c'est l'inverse la ..... Je me trompe peut ĂȘtre mais chez moi la facade nord-est a le soleil a droite le matin et plus rien le soir.... 10/10/2010, 16h58 17 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire palus06, c'Ă©tait une gare qui habritait un ancien chef de gare et sa famille. En plus au deuxiĂšme Ă©tage, les combles sont amĂ©nagĂ©s en chambre oĂč les intĂ©rimaires Ă©taient logĂ©s. 10/10/2010, 17h01 18 ESTY14 Re Maison au bord d'une voie ferrĂ©e, que faire ericdu54, la deuxiĂšme photo montre l'autre cĂŽtĂ© de la maison. La façade est bien orientĂ©e nord-est. Sur le mĂȘme sujet Discussions similaires RĂ©ponses 20 Dernier message 22/08/2008, 23h18 RĂ©ponses 0 Dernier message 11/07/2008, 11h55 RĂ©ponses 1 Dernier message 31/05/2008, 13h19 RĂ©ponses 1 Dernier message 17/05/2006, 13h21 RĂ©ponses 3 Dernier message 04/02/2006, 13h07 Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 08h43.

edward hopper maison au bord de la voie ferrée