Cequi ne dépend pas de nous est l'objet du désir (les choses extérieures). Et Epictète de conclure : il vaut mieux supprimer les désirs car en faisant comme si on pouvait contrôler ce qui ne dépend pas de nous, on devient malheureux. Les troubles ne viennent donc pas des choses mais des jugements sur les choses. Or, le jugement, tout
Dépendil de nous d’être heureux ? Etre heureux peut, d’après l’étymologie se traduire par l’idée de bonheur. L’Homme définit alors ce dernier tel l’assouvissement des besoins, la
Citationssur Qu'est ce qui nous empĂŞche d'ĂŞtre heureux? : Ă Ĺ tre heureux, c'est ĂŞtre enviĂ©. Or, il y a toujours quelqu'un qui nous envie. Il s'agit de le connaĂ®tre. - Jules Renard. Nous nous imaginons que l'amour a pour objet un ĂŞtre qui peut ĂŞtre couchĂ© devant nous, enfermĂ© dans un corps. HĂ©las, il est l'extension de cet ĂŞtre Ă
Ilest difficile d’être heureux lorsque nous avons des attentes très spécifiques de comment les choses devraient être. C’est pourquoi en se concentrant sur ce que l’on souhaite réellement, plutôt que sur le “comment” l’on voudrait que cela se manifeste, nous rend forcément plus heureux. Par exemple, vous souhaitez avoir un travail dans tel
Onpeut également affirmer que le fait d’être heureux ne dépend pas de nous puisque notre bonheur est influencé par des tas de choses extérieures, étant, comme dirait
Quisommes-nous ? Archives; Toutes les séances; Charte des cafés philos; Le café philo, comme si vous y étiez Série radio "La philosophie au comptoir" La chaîne SoundCloud du Café philo; Espace Presse; Nous contacter; Suivez-nous en vous abonnant à la newsletter du café philo ; Notes; Catégories; Archives; Photos de séance. Café philo
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 1004 Par son étymologie, le bonheur bon-heur renvoie au hasard. Serait heureux celui qui a de la chance. Et, en effet, si être heureux signifie voir tous ses désirs satisfaits, ne devons-nous pas admettre que cela relève plus du hasard que de notre volonté ? La santé, l’amour semblent par exemple être des domaines dans lesquels la volonté ne suffit pas à nous prémunir contre les coups du sort. Alors, ne sommes-nous pas impuissants face aux hasards de la vie, dont notre bonheur dépend ? Pourtant, cela supposerait une forme de fatalité. Alors nous ne serions pas libres, pas suffisamment pour infléchir le cours de notre propre existence. Le bonheur ne peut-il pas être produit par notre action, notre capacité à faire évoluer la situation en notre faveur ? Ne pouvons-nous pas être les véritables artisans de notre bonheur ? Plus encore, ne peut-on pas être heureux même si nous échouons à modifier notre sort ? Il arrive d’ailleurs qu’à circonstances égales, après un deuil par exemple, l’un soit heureux à nouveau quand l’autre n’y parviendra pas. Etre heureux, c’est en effet aussi se sentir heureux, en toutes circonstances. Le bonheur se trouverait plus alors dans l’état d’esprit adopté que dans les événements vécus. Dès lors, ne dépend-il pas de nous d’éprouver ce sentiment de plénitude ? Mais comment y accéder lorsque les événements semblent y faire obstacle ? Nous essaierons donc de voir s’il dépend de nous d’être heureux. Le bonheur réside-t-il dans la réalité des événements vécus ou dans l’état d’esprit adopté face à eux ? Le bonheur n’est-il pas lié aux hasards de la vie que produisent satisfaction et insatisfaction ? Mais ne peut-on pas maîtriser notre existence pour être pleinement satisfaits ? Même lorsque les événements sont défavorables, n’est-il pas possible d’être heureux ? Notre bonheur repose sur une part de chance que nous ne maîtrisons pas… Le bonheur apparaît comme lié au hasard d’abord par son étymologie. Etre heureux signifie en effet ne manquer de rien. Or, un tel état de satisfaction totale semble difficile, impossible à atteindre. A peine avons-nous satisfait un désir qu’un autre apparaît. Le désir ne semble pas être quelque chose que l’on puisse maîtriser mais une force qui nous domine. Pire encore, le bonheur suppose une satisfaction durable, continue. Le plaisir, cette décharge ponctuelle éprouvée lorsqu’un désir est satisfait ne suffit pas à faire notre bonheur, qui lui est durable. Là encore, il semble ne pas dépendre de nous d’accéder à un tel état. Si nous pouvons mettre en œuvre nos forces pour satisfaire ponctuellement un désir, comment nous assurer que cela durera ? Ainsi, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant définit le bonheur comme un idéal de l’imagination » impossible à définir, précisément parce qu’il nous est impossible de nous assurer que ce qui nous satisfera ponctuellement nous rendra heureux de manière pérenne. Comment savoir, par exemple, que la richesse ne nous apportera pas plus de souci que de satisfaction, que le savoir ne nous amène pas à prendre connaissance de faits dont l’ignorance nous maintenait dans une heureuse illusion ? Ainsi nous ne pouvons être les auteurs d’une satisfaction durable et totale, car nous ne savons ce qu’il adviendra demain de ce que nous souhaitons aujourd’hui. Cela montre que le bonheur ne dépend pas de nous il faudrait pour cela, dit Kant, être omniscient. Comment, d’ailleurs, pourrions-nous espérer atteindre une satisfaction totale alors que nous vivons en société ? Le bonheur ne dépend pas de nous, individus, parce qu’il dépend de nous, communauté. Si le bonheur est un état de satisfaction totale et durable, il dépendra aussi de la régulation politique qui peut nous apporter cette satisfaction du point de vue économique en assurant une croissance nous garantissant une satisfaction matérielle, social en nous protégeant, précisément, contre les aléas de l’existence comme la maladie, les accidents, le chômage, politique nous rendant libres. En somme, si la déclaration d’indépendance des Etats-Unis reconnaît le droit à la recherche du bonheur comme un droit naturel et inaliénable, elle reconnaît aussi que ce droit doit être garanti par l’Etat, qu’il ne dépend pas seulement de nous mais de ce que la collectivité à laquelle nous appartenons nous fournit comme environnement. Il ne dépend donc pas de nous d’être heureux car si le bonheur est un état de satisfaction total et durable, nous n’avons pas une maîtrise suffisante du cours des choses pour éviter les événements qui pourraient nuire à notre pleine satisfaction. Est-ce à dire alors que l’homme est impuissant face au cours de sa propre existence ? La liberté dont nous sommes supposés être dotés n’implique-t-elle pas que nous soyons capables d’agir sur le cours des choses pour, loin de rester passifs, être les artisans d’un bonheur qui dépendrait alors entièrement de nous ? … mais nous pouvons essayer d’infléchir le cours de notre existence pour atteindre le bonheur… N’y a-t-il pas, en effet, une forme de mauvaise foi à prétendre que nous sommes malheureux par le coup du sort ? La liberté ne suppose-t-elle pas au contraire une capacité à agir sur la réalité pour la transformer ? Dire que le bonheur ne dépend pas de nous, ce serait renoncer à cette liberté qui nous est pourtant essentielle. La liberté désigne la capacité à agir en accord avec notre volonté, envers et contre la réalité matérielle, naturelle, sociale, etc… S’abriter derrière les événements pour justifier que nous ne puissions être heureux, c’est s’avouer vaincus face à la réalité. C’est en somme une forme de cette mauvaise foi dont parle Sartre, qui consiste précisément à se réfugier derrière les circonstances pour se décharger de l’énorme poids des responsabilités attachées à notre totale liberté. Or, même celui qui est en prison est, dit Sartre, capable d’agir sur son destin pour améliorer sa situation, essayer de se faire libérer, de s’échapper... S’il nous faut prendre notre liberté au sérieux, alors nous devons admettre que le bonheur dépend de nous. Même si nous vivons des situations que nous n’avons pas choisies, nous restons libres de choisir ce que nous en faisons, nous restons libres d’essayer de les transformer et d’agir sur la réalité sans nous contenter de la subir. C’est peut-être la raison pour laquelle tous ne parviennent pas à être heureux. Le bonheur dépendrait en effet de notre puissance. En tant que satisfaction de nos désirs, le bonheur est alors essentiellement lié à notre liberté d’agir. Tous ne peuvent pas obtenir ce qu’ils désirent, le bonheur est alors relatif non seulement parce que nous n’en avons pas tous la même définition, mais aussi parce que nous ne sommes pas tous égaux en termes de puissance. Nous ne possédons pas tous le même pouvoir d’infléchir la réalité, et c’est aussi en cela que le bonheur dépend de nous. C’est bien ce qui fait à dire à Calliclès, dans le Gorgias, que le bonheur consiste à laisser libre cours à ses désirs, pour celui qui est assez puissant pour les satisfaire. La liberté est pouvoir, avant tout politique, celui de l’homme né fils de roi ou qui a su se hisser à un poste de commandement. Seul celui doté d’une telle puissance peut être heureux, car lui seul peut extraire de la réalité, par sa force, ce qui lui permettra de satisfaire ses désirs. Alors, le bonheur, comme satisfaction de nos désirs, dépend donc de nous. Il est relatif à notre degré de liberté et de puissance. Pourtant, dans une même situation, de maladie par exemple, il est possible que l’un, même impuissant, soit heureux là où l’autre ne l’est pas. Cela n’indique-t-il pas que le bonheur dépend de nous, d’abord dans le sens où il réside dans notre état d’esprit plus que dans les circonstances vécues qui s’imposent à nous ? … même si le bonheur tient d’abord à notre manière d’être. Le bonheur est en effet aussi un sentiment, un état vécu. Dès lors, il peut reposer plus dans ce que nous pensons des circonstances qui nous incombent. Même dans des circonstances défavorables, il nous est ainsi possible d’accéder au bonheur grâce à la manière dont nous abordons ces événements. N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que nous faisons pour un ami traversant une période difficile ? Nous ne restons pas silencieux, mais essayons de le réconforter, le raisonner pour qu’il puisse envisager un futur bonheur possible au-delà de sa tristesse immédiate. Si nous le faisons pour les autres, ne pouvons-nous pas le faire pour nous-mêmes ? Nous sommes habitués à nous croire impuissants face aux coups du sort. Mais ce ne sont pas les événements qu’il faut forcer en notre faveur pour être heureux, c’est à nous-mêmes que nous devons faire violence pour nous obliger à voir ce qu’il y a de positif là où la tristesse domine. Une fois passés le choc et la tristesse d’un deuil, par exemple, nous pouvons envisager d’être heureux, si nous ne nous focalisons pas sur ce que nous n’avons pas ou plus perte irréparable à l’égard de quoi nous ne pouvons rien, pour porter notre attention sur ce que nous avons les souvenirs qui restent du disparu par exemple, la mémoire que nous portons de lui. Alors, vivre un deuil, même vivement, n’annule pas toute possibilité d’un bonheur futur. Il nous appartient d’attacher notre esprit à ce que nous avons plutôt qu’à ce que nous n’avons pas. Là est le sens de la maxime stoïcienne, nous invitant à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, comme le dit Epictète. On accède au bonheur par la volonté, car elle nous permet de voir et penser la réalité sous l’angle nécessaire pour être heureux. Rousseau va finalement dans le même sens dans la Nouvelle Héloïse, même s’il arrive à une conclusion contraire nous invitant à nous réfugier dans le pays des chimères ». Ce n’est pas en essayant de transformer une réalité face à laquelle nous sommes souvent impuissants que l’on peut faire son propre bonheur, mais en nous satisfaisants de ce que nous avons, soit ce qui dépend de nous, soit ce refuge que constitue l’imagination, l’anticipation, ce bonheur avant le bonheur qu’est le désir. Le bonheur dépend donc de nous. Certes, les circonstances extérieures pèsent sur nous et nous font éprouver, ponctuellement, tristesse ou joie, mais le bonheur, état de plénitude qui dure, ne se trouve pas dans l’aléa des circonstances. Il est dans ce que nous en faisons. Maigre consolation pour celui qui est frappé par une tragédie, et sans doute dans certains cas il ne reste rien vers quoi se tourner pour compenser ce que nous n’avons plus. En cela, sans doute ne pouvons-nous pas toujours être heureux. Mais si nous pouvons l’être, cela dépend de nous et de notre capacité à accepter les événements. Published by N'DIAYE - dans Plans de cours TL
Temps de lecÂture 6 minutesPar son Ă©tyÂmoÂloÂgie, le bonÂheur bon-heur renÂvoie au hasard. Serait heuÂreux celui qui a de la chance. Et, en effet, si ĂŞtre heuÂreux signiÂfie voir tous ses dĂ©siÂrs satisÂfaits, ne devons-nous pas admettre que cela relève plus du hasard que de notre volonÂtĂ© ? La santĂ©, l’amour semblent par exemple ĂŞtre des domaines dans lesÂquels la volonÂtĂ© ne sufÂfit pas Ă nous prĂ©ÂmuÂnir contre les coups du sort. Alors, ne sommes-nous pas impuisÂsants face aux hasards de la vie, dont notre bonÂheur dĂ©pend ? Pourtant, cela supÂpoÂseÂrait une forme de fataÂliÂtĂ©. Alors nous ne serions pas libres, pas sufÂfiÂsamÂment pour inflĂ©Âchir le cours de notre propre exisÂtence. Le bonÂheur ne peut-il pas ĂŞtre proÂduit par notre action, notre capaÂciÂtĂ© Ă faire Ă©voÂluer la situaÂtion en notre faveur ? Ne pouvons-nous pas ĂŞtre les vĂ©riÂtables artiÂsans de notre bonÂheur ? Plus encore, ne peut-on pas ĂŞtre heuÂreux mĂŞme si nous Ă©chouons Ă modiÂfier notre sort ? Il arrive d’ailleurs qu’à cirÂconsÂtances Ă©gales, après un deuil par exemple, l’un soit heuÂreux Ă nouÂveau quand l’autre n’y parÂvienÂdra pas. Etre heuÂreux, c’est en effet aussi se senÂtir heuÂreux, en toutes cirÂconsÂtances. Le bonÂheur se trouÂveÂrait plus alors dans l’état d’esprit adopÂtĂ© que dans les Ă©vĂ©ÂneÂments vĂ©cus. Dès lors, ne dĂ©pend-il pas de nous d’éprouver ce senÂtiÂment de plĂ©ÂniÂtude ? Mais comÂment y accĂ©Âder lorsque les Ă©vĂ©ÂneÂments semblent y faire obstacle ? Nous essaieÂrons donc de voir s’il dĂ©pend de nous d’être heuÂreux. Le bonÂheur rĂ©side-t-il dans la rĂ©aÂliÂtĂ© des Ă©vĂ©ÂneÂments vĂ©cus ou dans l’état d’esprit adopÂtĂ© face Ă eux ? Le bonÂheur n’est-il pas liĂ© aux hasards de la vie que proÂduisent satisÂfacÂtion et insaÂtisÂfacÂtion ? Mais ne peut-on pas maĂ®ÂtriÂser notre exisÂtence pour ĂŞtre pleiÂneÂment satisÂfaits ? MĂŞme lorsque les Ă©vĂ©ÂneÂments sont dĂ©faÂvoÂrables, n’est-il pas posÂsible d’être heureux ? Notre bonÂheur repose sur une part de chance que nous ne maĂ®ÂtriÂsons pas… Le bonÂheur appaÂraĂ®t comme liĂ© au hasard d’abord par son Ă©tyÂmoÂloÂgie. Etre heuÂreux signiÂfie en effet ne manÂquer de rien. Or, un tel Ă©tat de satisÂfacÂtion totale semble difÂfiÂcile, imposÂsible Ă atteindre. A peine avons-nous satisÂfait un dĂ©sir qu’un autre appaÂraĂ®t. Le dĂ©sir ne semble pas ĂŞtre quelque chose que l’on puisse maĂ®ÂtriÂser mais une force qui nous domine. Pire encore, le bonÂheur supÂpose une satisÂfacÂtion durable, contiÂnue. Le plaiÂsir, cette dĂ©charge poncÂtuelle Ă©prouÂvĂ©e lorsqu’un dĂ©sir est satisÂfait ne sufÂfit pas Ă faire notre bonÂheur, qui lui est durable. LĂ encore, il semble ne pas dĂ©pendre de nous d’accĂ©der Ă un tel Ă©tat. Si nous pouÂvons mettre en Ĺ“uvre nos forces pour satisÂfaire poncÂtuelÂleÂment un dĂ©sir, comÂment nous assuÂrer que cela dureÂra ? Ainsi, dans les Fondements de la mĂ©taÂphyÂsique des mĹ“urs, Kant dĂ©fiÂnit le bonÂheur comme un idĂ©al de l’imagination » imposÂsible Ă dĂ©fiÂnir, prĂ©ÂciÂsĂ©Âment parce qu’il nous est imposÂsible de nous assuÂrer que ce qui nous satisÂfeÂra poncÂtuelÂleÂment nous renÂdra heuÂreux de manière pĂ©renne. Comment savoir, par exemple, que la richesse ne nous apporÂteÂra pas plus de souci que de satisÂfacÂtion, que le savoir ne nous amène pas Ă prendre connaisÂsance de faits dont l’ignorance nous mainÂteÂnait dans une heuÂreuse illuÂsion ? Ainsi nous ne pouÂvons ĂŞtre les auteurs d’une satisÂfacÂtion durable et totale, car nous ne savons ce qu’il advienÂdra demain de ce que nous souÂhaiÂtons aujourd’hui. Cela montre que le bonÂheur ne dĂ©pend pas de nous il fauÂdrait pour cela, dit Kant, ĂŞtre omniscient. Comment, d’ailleurs, pourrions-nous espĂ©Ârer atteindre une satisÂfacÂtion totale alors que nous vivons en sociĂ©ÂtĂ© ? Le bonÂheur ne dĂ©pend pas de nous, indiÂviÂdus, parce qu’il dĂ©pend de nous, comÂmuÂnauÂtĂ©. Si le bonÂheur est un Ă©tat de satisÂfacÂtion totale et durable, il dĂ©penÂdra aussi de la rĂ©guÂlaÂtion poliÂtique qui peut nous apporÂter cette satisÂfacÂtion du point de vue Ă©coÂnoÂmique en assuÂrant une croisÂsance nous garanÂtisÂsant une satisÂfacÂtion matĂ©Ârielle, social en nous proÂtĂ©Âgeant, prĂ©ÂciÂsĂ©Âment, contre les alĂ©as de l’existence comme la malaÂdie, les acciÂdents, le chĂ´Âmage, poliÂtique nous renÂdant libres. En somme, si la dĂ©claÂraÂtion d’indĂ©pendance des Etats-Unis reconÂnaĂ®t le droit Ă la recherche du bonÂheur comme un droit natuÂrel et inaliĂ©Ânable, elle reconÂnaĂ®t aussi que ce droit doit ĂŞtre garanÂti par l’Etat, qu’il ne dĂ©pend pas seuleÂment de nous mais de ce que la colÂlecÂtiÂviÂtĂ© Ă laquelle nous apparÂteÂnons nous fourÂnit comme environnement. Il ne dĂ©pend donc pas de nous d’être heuÂreux car si le bonÂheur est un Ă©tat de satisÂfacÂtion total et durable, nous n’avons pas une maĂ®Âtrise sufÂfiÂsante du cours des choses pour Ă©viÂter les Ă©vĂ©ÂneÂments qui pourÂraient nuire Ă notre pleine satisÂfacÂtion. Est-ce Ă dire alors que l’homme est impuisÂsant face au cours de sa propre exisÂtence ? La liberÂtĂ© dont nous sommes supÂpoÂsĂ©s ĂŞtre dotĂ©s n’implique-t-elle pas que nous soyons capables d’agir sur le cours des choses pour, loin de resÂter pasÂsifs, ĂŞtre les artiÂsans d’un bonÂheur qui dĂ©penÂdrait alors entièÂreÂment de nous ? … mais nous pouÂvons essayer d’inflĂ©chir le cours de notre exisÂtence pour atteindre le bonheur… N’y a‑t-il pas, en effet, une forme de mauÂvaise foi Ă prĂ©Âtendre que nous sommes malÂheuÂreux par le coup du sort ? La liberÂtĂ© ne suppose-t-elle pas au contraire une capaÂciÂtĂ© Ă agir sur la rĂ©aÂliÂtĂ© pour la transÂforÂmer ? Dire que le bonÂheur ne dĂ©pend pas de nous, ce serait renonÂcer Ă cette liberÂtĂ© qui nous est pourÂtant essenÂtielle. La liberÂtĂ© dĂ©signe la capaÂciÂtĂ© Ă agir en accord avec notre volonÂtĂ©, envers et contre la rĂ©aÂliÂtĂ© matĂ©Ârielle, natuÂrelle, sociale, etc… S’abriter derÂrière les Ă©vĂ©ÂneÂments pour jusÂtiÂfier que nous ne puisÂsions ĂŞtre heuÂreux, c’est s’avouer vainÂcus face Ă la rĂ©aÂliÂtĂ©. C’est en somme une forme de cette mauÂvaise foi dont parle Sartre, qui consiste prĂ©ÂciÂsĂ©Âment Ă se rĂ©fuÂgier derÂrière les cirÂconsÂtances pour se dĂ©charÂger de l’énorme poids des resÂponÂsaÂbiÂliÂtĂ©s attaÂchĂ©es Ă notre totale liberÂtĂ©. Or, mĂŞme celui qui est en priÂson est, dit Sartre, capable d’agir sur son desÂtin pour amĂ©ÂlioÂrer sa situaÂtion, essayer de se faire libĂ©Ârer, de s’échapper… S’il nous faut prendre notre liberÂtĂ© au sĂ©rieux, alors nous devons admettre que le bonÂheur dĂ©pend de nous. MĂŞme si nous vivons des situaÂtions que nous n’avons pas choiÂsies, nous resÂtons libres de choiÂsir ce que nous en faiÂsons, nous resÂtons libres d’essayer de les transÂforÂmer et d’agir sur la rĂ©aÂliÂtĂ© sans nous contenÂter de la subir. C’est peut-ĂŞtre la raiÂson pour laquelle tous ne parÂviennent pas Ă ĂŞtre heuÂreux. Le bonÂheur dĂ©penÂdrait en effet de notre puisÂsance. En tant que satisÂfacÂtion de nos dĂ©siÂrs, le bonÂheur est alors essenÂtielÂleÂment liĂ© Ă notre liberÂtĂ© d’agir. Tous ne peuvent pas obteÂnir ce qu’ils dĂ©siÂrent, le bonÂheur est alors relaÂtif non seuleÂment parce que nous n’en avons pas tous la mĂŞme dĂ©fiÂniÂtion, mais aussi parce que nous ne sommes pas tous Ă©gaux en termes de puisÂsance. Nous ne posÂsĂ©Âdons pas tous le mĂŞme pouÂvoir d’inflĂ©chir la rĂ©aÂliÂtĂ©, et c’est aussi en cela que le bonÂheur dĂ©pend de nous. C’est bien ce qui fait Ă dire Ă Calliclès, dans le Gorgias, que le bonÂheur consiste Ă laisÂser libre cours Ă ses dĂ©siÂrs, pour celui qui est assez puisÂsant pour les satisÂfaire. La liberÂtĂ© est pouÂvoir, avant tout poliÂtique, celui de l’homme nĂ© fils de roi ou qui a su se hisÂser Ă un poste de comÂmanÂdeÂment. Seul celui dotĂ© d’une telle puisÂsance peut ĂŞtre heuÂreux, car lui seul peut extraire de la rĂ©aÂliÂtĂ©, par sa force, ce qui lui perÂmetÂtra de satisÂfaire ses dĂ©sirs. Alors, le bonÂheur, comme satisÂfacÂtion de nos dĂ©siÂrs, dĂ©pend donc de nous. Il est relaÂtif Ă notre degrĂ© de liberÂtĂ© et de puisÂsance. Pourtant, dans une mĂŞme situaÂtion, de malaÂdie par exemple, il est posÂsible que l’un, mĂŞme impuisÂsant, soit heuÂreux lĂ oĂą l’autre ne l’est pas. Cela n’indique-t-il pas que le bonÂheur dĂ©pend de nous, d’abord dans le sens oĂą il rĂ©side dans notre Ă©tat d’esprit plus que dans les cirÂconsÂtances vĂ©cues qui s’imposent Ă nous ? … mĂŞme si le bonÂheur tient d’abord Ă notre manière d’être. Le bonÂheur est en effet aussi un senÂtiÂment, un Ă©tat vĂ©cu. Dès lors, il peut repoÂser plus dans ce que nous penÂsons des cirÂconsÂtances qui nous incombent. MĂŞme dans des cirÂconsÂtances dĂ©faÂvoÂrables, il nous est ainsi posÂsible d’accĂ©der au bonÂheur grâce Ă la manière dont nous aborÂdons ces Ă©vĂ©ÂneÂments. N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que nous faiÂsons pour un ami traÂverÂsant une pĂ©riode difÂfiÂcile ? Nous ne resÂtons pas silenÂcieux, mais essayons de le rĂ©conÂforÂter, le raiÂsonÂner pour qu’il puisse enviÂsaÂger un futur bonÂheur posÂsible au-delĂ de sa trisÂtesse immĂ©Âdiate. Si nous le faiÂsons pour les autres, ne pouvons-nous pas le faire pour nous-mĂŞmes ? Nous sommes habiÂtuĂ©s Ă nous croire impuisÂsants face aux coups du sort. Mais ce ne sont pas les Ă©vĂ©ÂneÂments qu’il faut forÂcer en notre faveur pour ĂŞtre heuÂreux, c’est Ă nous-mĂŞmes que nous devons faire vioÂlence pour nous obliÂger Ă voir ce qu’il y a de posiÂtif lĂ oĂą la trisÂtesse domine. Une fois pasÂsĂ©s le choc et la trisÂtesse d’un deuil, par exemple, nous pouÂvons enviÂsaÂger d’être heuÂreux, si nous ne nous focaÂliÂsons pas sur ce que nous n’avons pas ou plus perte irrĂ©ÂpaÂrable Ă l’égard de quoi nous ne pouÂvons rien, pour porÂter notre attenÂtion sur ce que nous avons les souÂveÂnirs qui resÂtent du disÂpaÂru par exemple, la mĂ©moire que nous porÂtons de lui. Alors, vivre un deuil, mĂŞme viveÂment, n’annule pas toute posÂsiÂbiÂliÂtĂ© d’un bonÂheur futur. Il nous apparÂtient d’attacher notre esprit Ă ce que nous avons pluÂtĂ´t qu’à ce que nous n’avons pas. LĂ est le sens de la maxime stoĂŻÂcienne, nous inviÂtant Ă disÂtinÂguer ce qui dĂ©pend de nous et ce qui ne dĂ©pend pas de nous, comme le dit Epictète. On accède au bonÂheur par la volonÂtĂ©, car elle nous perÂmet de voir et penÂser la rĂ©aÂliÂtĂ© sous l’angle nĂ©cesÂsaire pour ĂŞtre heuÂreux. Rousseau va finaÂleÂment dans le mĂŞme sens dans la Nouvelle HĂ©loĂŻse, mĂŞme s’il arrive Ă une concluÂsion contraire nous inviÂtant Ă nous rĂ©fuÂgier dans le pays des chiÂmères ». Ce n’est pas en essayant de transÂforÂmer une rĂ©aÂliÂtĂ© face Ă laquelle nous sommes souÂvent impuisÂsants que l’on peut faire son propre bonÂheur, mais en nous satisÂfaiÂsants de ce que nous avons, soit ce qui dĂ©pend de nous, soit ce refuge que constiÂtue l’imagination, l’anticipation, ce bonÂheur avant le bonÂheur qu’est le dĂ©sir. Le bonÂheur dĂ©pend donc de nous. Certes, les cirÂconsÂtances extĂ©Ârieures pèsent sur nous et nous font Ă©prouÂver, poncÂtuelÂleÂment, trisÂtesse ou joie, mais le bonÂheur, Ă©tat de plĂ©ÂniÂtude qui dure, ne se trouve pas dans l’alĂ©a des cirÂconsÂtances. Il est dans ce que nous en faiÂsons. Maigre consoÂlaÂtion pour celui qui est frapÂpĂ© par une traÂgĂ©Âdie, et sans doute dans cerÂtains cas il ne reste rien vers quoi se tourÂner pour comÂpenÂser ce que nous n’avons plus. En cela, sans doute ne pouvons-nous pas touÂjours ĂŞtre heuÂreux. Mais si nous pouÂvons l’être, cela dĂ©pend de nous et de notre capaÂciÂtĂ© Ă accepÂter les Ă©vĂ©nements. aidanÂdiaye Et si vous chanÂgiez d’air ?
depend il de nous d ĂŞtre heureux